Les Chroniques de l'Imaginaire

Le voyage extraordinaire (Le voyage extraordinaire - 2) - Filippi, Denis-Pierre & Camboni, Silvio

Le petit groupe composé des jeunes Emilien et Noémie, et des plus grands Amélie, Térence et Winfrey (un homme à tout faire bougon mais bien précieux) sont à Londres. Nous sommes en 1927 et la Seconde guerre mondiale fait toujours rage dans la capitale anglaise. Oui, il s'agit bien de 1927 ! Nous sommes dans une réalité un peu décalée, où une troisième partie composée de robots très steampunk fait la guerre aux allemands et aux alliés.

Le port de Londres est fermé, et c'est dans le Sussex, chez la tante d'Emilien, que le groupe va pouvoir prendre un bateau pour Le Havre. La destination est Paris pour le moment, puis surtout New-York. Le groupe en question va participer au concours Jules Verne qui y est organisé, notamment en espérant y retrouver Alexander, le père disparu d'Emilien.

Mais le voyage est bien loin d'être de tout repos : la traversée entre le Sussex et Le Havre est interrompue par une attaque de robots. C'est grâce à l'invention d'Emilien et Noémie que le groupe parvient à gagner la Normandie, puis la superbe capitale française. Les candidats au concours Jules Verne se retrouvent sous la Tour Eiffel, prêts à embarquer dès le lendemain. Pour autant, il va falloir que le prototype de sous-marin puisse passer la nuit, car il est ici l'objet de nombreuses convoitises.

C'est avec une couverture bien attirante (qui n'est pas sans rappeler les couvertures de Hetzel, l'éditeur des romans de Jules Verne) qu'on arrive tout naturellement à avoir Le voyage extraordinaire entre les mains. Le dessin de Camboni est loin d'être étranger à ce premier attrait, avec des décors magnifiques, et une ambiance steampunk particulièrement réussie.

Nous tenons là une série qui parle clairement aux fans de Jules Verne : les constructions et la mécanique y sont un point central, entre les mains de deux gamins débrouillards et émérites, des petits génies qui ne sont pas sans rappeler le génial gamin de la série Songes, qui n'est pour le coup pas vraiment destinée au même public.

C'est sous de somptueux panoramas qu'on voyage avec ce second tome, en partant de Londres, et en allant au Havre, puis dans Paris. Les couleurs employées dans la capitale sont tout simplement extraordinaires, et n'ont rien à envier aux planches d'un Alexis Nesme par exemple (le dessinateur de Les Enfants du Capitaine Grant, également tiré d'une histoire de Jules Verne, tiens...), juste histoire de situer le niveau. Le rythme imposé par Filippi est également bien sympathique : on ne s'ennuie pas une seule seconde dans un tome qui est mené tambour battant.

Un très beau livre, aussi réussi dans le fond que dans la forme, qui saura trouver son public autant chez les enfants que chez les adultes. Une qualité assez rare pour être signalée dans le neuvième art. Un livre dont on attend la suite avec la plus grande envie !