Horodamus et Berkan sont deux compagnons de galère. Le premier est gaulois, le second numide, et les deux guerriers pas très malins vivent de petites rapines, en passant une bonne partie de leur journée à attendre le passage de processions de petite taille, bien à leur portée... Justement, une carriole fortement défendue se pointe à l'horizon, et elle est attaquée par des guerriers numides, à la solde de soldats romains ! Dans la bataille, une jolie fille, qui devrait être une vestale dans un temple de Carthage, est récupérée par le duo, grâce à un imbroglio de chance exceptionnelle...
La fille en question est vierge. Elle se nomme Tara, et dit travailler pour la famille d'Utique. Une riche famille qui a établi un plan infaillible visant à détrousser le temple le plus riche de tout Carthage... Cette histoire fait longuement hésiter Horodamus et Berkan, qui n'avaient à la base que la bien gauloise envie de simplement profiter de la vestale. Celle-ci, un brin intelligente, a bien compris à quels oiseaux elle avait à faire, et bientôt, de prisonnière, elle devient vite la dirigeante du nouveau trio.
Les trois compagnons parviennent maintenant à Carthage, et il est évident pour Tara que ces deux nouveaux amis sont là pour remplacer les cavaliers, tous tués, qui l'accompagnaient. De nombreux complices sont dans le coup de ce casse antique qui se prépare. Ainsi, Horodamus et Berkan visitent les égouts sous le temple, afin de se retrouver sous la salle du trésor, où Tara peut maintenant se rendre seule, en tant que vestale.
Bien évidemment, l'humour et les situations délicates, ainsi que l'action, sont au rendez-vous dans ce premier tome de Les voleurs de Carthage. On se situe là dans une ville qui est bien loin des ruines que l'on peut visiter de nos jours en Tunisie. Carthage est une ville fortifiée, imprenable, et bel et bien entourée des romains qui souhaitent s'emparer de la place. De quoi venir ajouter une difficulté supplémentaire, notamment pour pouvoir fuir la cité, une fois en possession de l'encombrant trésor...
Le récit d'Appollo est parfaitement maîtrisé, avec un premier tome où il se passe toujours quelque chose. La présentation des personnages est rapide et bien suffisante : en quelques cases, les caractères sont cernés. En cela, le dessin haché de Tanquerelle nous aide fortement, avec des expressions soignées, sur des personnages qui bénéficient d'un charisme et d'une vraie profondeur.
Les décors ne sont pas en reste, et c'est avec un vrai plaisir que l'on parcourt ces planches, en profitant de certains dialogues incisifs, et d'une leçon d'Histoire au passage, même si ce n'est pas là le principal intérêt de la série. Un premier tome très réussi donc, qui offrira un excellent moment de divertissement avec des gaulois bien loin de ceux que l'on peut croiser dans Astérix !
