Un étrange trio de profanateurs de sépultures, le secret qui se cache derrière un simple pipi au lit, une relation par-delà la mort entre deux surs, l'histoire d'amour d'un pilier de comptoir, la virée dans les égouts d'un duo improbable de nettoyeurs, le cauchemar éveillé d'un homme influent, la quête d'un zombie pour retrouver sa femme rom, la découverte que la « petite mort » porte parfaitement son nom, voici ce qu'on trouve dans ce recueil de douze nouvelles avec une promesse : nous rendre Vert de peur !
Sous-titré De la série B à la série Z, cet ouvrage nous offre une vision très personnelle de ces deux genres. Monstres en tout genre, zombies, fantômes hantent ces pages, servis par une langue très fleurie et une économie d'hémoglobine. JP Rosetta préfère la suggestion, laisser libre l'imagination de son lecteur jusque dans les dénouements, forcément ouverts, plutôt que de le noyer sous des litres de sang.
Malheureusement, ce que je recherchais dans ce recueil, alléchée par un titre porteur de promesses, c'était bel et bien des frissons, des nuits blanches, du second degré, du sang, des tripes etc. Bref, l'horreur telle qu'on l'attend d'une série B ou Z. Et je n'ai même pas eu un tout petit peu peur alors que je suis facilement impressionnable.
Par contre, j'ai vite été assommée par un style pompeux, regorgeant de métaphores et allégories qui m'obligeront parfois à relire plusieurs fois une même phrase pour en comprendre le sens. Nul doute que l'auteur aime jouer avec la langue française, adore manier un vocabulaire recherché mais trop, c'est trop. Le style étouffe totalement le récit. Pourtant, un de ses personnages lui dit : «nencombre pas le texte de métaphores et autres allégories de poète nourri au cholestérol de lexception culturelle française.» et il aurait été judicieux d'appliquer ce conseil. Que le récit comporte quelques tournures recherchées et complexes, pourquoi pas mais quand il se réduit uniquement à cela, non, définitivement non.
J'avoue, j'ai souffert, je n'ai pas eu peur, j'ai presque eu mal au crâne, je n'ai définitivement pas tout compris et j'ai refermé ce recueil avec un immense soulagement. Si vous voulez vous faire peur, ces histoires ne vous combleront pas. Elles trouveront peut-être grâce aux yeux d'amateurs de prose alambiquée.