Peu de temps après la sortie de son Harrouda, Tahar ben Jelloun est contacté par Jean Genet, qui souhaite le rencontrer. On est en 1974, il a trente ans, Genet soixante quatre. Pendant les années qui suivront, jusqu'à la mort du plus âgé, en 1986, les deux hommes seront en relation.
A ce moment de sa vie, Genet ne se définit plus comme écrivain mais comme rebelle, engagé dans un combat pour la reconnaissance des droits des Palestiniens après s'être battu aux côtés des Black Panthers aux États-Unis.
Ceci n'est pas une biographie : Tahar ben Jelloun raconte sa relation avec Genet, et rapporte une partie de ce que son ami lui a raconté sur sa propre vie, rien de plus. Mais c'est déjà beaucoup : il le fait paraître sous un jour très humain, pas vraiment flatteur, mais qui met bien en lumière la complexité de l'écrivain. Tant et si bien que l'on ne peut que regretter que le "second Rimbaud", celui du Harrar, n'ait pas trouvé pareil ami.
Ce texte, qui ne peut qu'intéresser les lecteurs de Jean Genet, devrait aussi plaire à ceux de Tahar ben Jelloun, qui y retrouveront son style d'écriture, son élégance et sa générosité.