Tout a commencé par une expérience de physique quantique. Le professeur Julius Kovalch, un des plus brillants spécialistes en recherche fondamentale au monde, s'apprête à réaliser une collision atomique dans l'espoir de percer le mystère qui le fascine depuis toujours : le vide. Apparemment, tout se déroule bien sauf qu'au moment de la collision, il ressent comme un claquement au plus profond de lui-même.
Et là, c'est la catastrophe. La chambre n'est plus en ultravide ce qui peut signifier soit une fissure, soit des capteurs grillés mais dans tous les cas, un retard conséquent dans la livraison du projet. Cela n'enchante guère le financier du projet, qui quitte le laboratoire furieux non sans menacer Kolvach du pire si le problème n'est pas résolu rapidement. Excédé, le professeur chasse le reste de l'équipe. Ne reste que Serena sa fille.
En entrant dans la chambre, ils découvrent l'inimaginable : un objet singulier, un disque de ténèbres, sans envers ni reflet, flotte au milieu de la pièce. Très vite Kovalch suppose qu'il s'agit d'un trou dans le réel et il ne croit pas si bien dire. Car il vient d'ouvrir une porte vers le monde de l'Imaginaire, une porte vers le Royaume des Sept Tours, une porte vers l'inconnu, l'aventure et le début des ennuis.
Les fabuleux est la genèse de la série des Voyages extraordinaires, que je n'ai pas lue mais ce récit peut se découvrir indépendamment sans problème et peut-être donner au lecteur l'envie de poursuivre plus avant dans l'univers d'Arthur Ténor. Les fans, eux, découvriront avec plaisir comment tout a commencé.
Après des débuts un peu difficiles liés à l'utilisation d'un vocabulaire scientifique très pointu, le récit bascule définitivement dans la fantasy avec la découverte d'un autre monde où humains, elfes, orques et autres créatures fabuleuses évoluent. C'est le choc des cultures entre un scientifique et un univers clairement imaginaire. Les chapitres sont courts et s'enchaînent rapidement. Très vite, on voit poindre le vrai sujet de cet ouvrage : la dénonciation du capitalisme et cette propension de l'être humain de se poser en conquérant, uniquement intéressé par l'aspect financier, passant outre le respect des êtres et de l'environnement. On a également, bien qu'effleurée, la question de l'âme qui nous replonge à l'époque de la colonisation où on pensait que les sauvages ne méritaient pas notre considération puisqu'ils n'avaient pas d'âme.
Maintenant, malgré un scénario sympathique, le récit pêche par la platitude de ses personnages. Impossible pour moi d'éprouver quoique ce soit pour eux dans le bon ou le mauvais sens. On suit leurs parcours de manière détachée, lointaine alors que le récit aurait gagné en accroche et en profondeur avec des personnages forts.
En bref, une histoire agréable, facile à lire, qui pose des questions méritant réflexion mais au potentiel pas entièrement exploité.