Le sultan Mahmut II est mort, vive le sultan Abdülmecid ! Bien sûr... N'empêche que ce n'est pas si simple, surtout pour les femmes du harem de l'ancien sultan, contraintes de déménager au plus vite par leurs "remplaçantes". Certains manques de courtoisie auront des conséquences lourdes, pour ne pas dire fatales.
Le nouveau grand vizir, Husrev Pacha, sait, lui, que ces périodes de début de règne sont malheureusement favorables aux troubles en tout genre, et qu'il a une position fragile, à consolider au plus tôt. Or, il vient d'apprendre qu'un corps en voie de décomposition a été retrouvé dans le puits du monastère orthodoxe de l'île de Chalkri. Il n'a rien de plus pressé que d'y déléguer l'eunuque Hachim pour découvrir l'identité du mort. Et c'était une vraiment bonne idée, car cela permet de désamorcer une dispute qui aurait pu mal tourner entre des musulmans et les chrétiens du monastère.
Mais les découvertes que fera Hachim ramèneront dans sa vie une vieille connaissance qui ne lui manquait pas vraiment...
Cette série confirme sa qualité avec ce nouvel opus. Non seulement il est toujours aussi intéressant de lire des romans situés dans cette période peu fréquentée pendant les cours d'histoire occidentaux, mais l'auteur a le talent,en l'occurrence, de la dépeindre par le biais de la vie des femmes du harem, ce qui du coup éclaire aussi le lecteur sur le fonctionnement de cette institution-là. Cela donne aussi toute une galerie de personnages plus ou moins secondaires qui ajoutent à l'intérêt de l'intrigue.
Celle-ci est touffue, entre assassinats pour des raisons personnelles, et complots politiques, mais du coup cette histoire est un vrai "page turner". Et les amateurs de cuisine y retrouveront un Hachim toujours aussi bon vivant et fin cuisinier, ce qui permet de se reposer un peu entre deux rebondissements, et qui donne un rythme très agréable au roman.
En somme, un autre excellent roman de cet auteur très régulier. A ce propos, j'ajouterai que cette histoire peut parfaitement se lire sans avoir lu les précédentes, mais que bien sûr le fait de les avoir en tête apportera un plus indéniable, surtout en ce qui concerne les relations entre les personnages.