Il est une île que peu connaissent. Elle semble renfermer tous les rêves du monde. En son centre, une mystérieuse montagne bleue que personne ne semble pouvoir atteindre. Sur ses terres se récoltent les plumets qui permettront de confectionner l'imprononçable, cette toile au tissage le plus fin qui puisse être, toute en légèreté et en couleurs changeantes... Une merveille ! Et une merveille qui plus est qui doit valoir son pesant d'or, surtout pour un marchand de drap !
C'est par le hasard des routes que Cornélius fera de ce rêve le sien, et c'est ainsi que commencera sa longue, très longue errance. C'est aussi par hasard que son chemin croisera celui de Ziyara, la belle femme dauphin, capitaine du Nadir...
Le Secret d'Orbae tel qu'il nous est livré ici est le regroupement des deux ouvrages qui donnent une vision globale du tout : Le voyage de Cornélius, et Le voyage de Ziyara .
Une très jolie épopée, pleine de magie et de poésie, sur des fonds de quête du Graal, qui nous emmène bien loin. Rédigée à la façon d'un carnet de voyage, nous suivons les pas de Cornélius comme si l'on était avec lui. On apprend à connaitre les personnages en même temps que le héros narrateur. Chaque personnage gagne peu à peu en épaisseur, en profondeur. Chaque endroit qu'il fréquente nous semble de plus en plus familier.
Une nouvelle fois, la persévérance à la limite de l'obstination soutient tout l'ouvrage.
Ziyara est elle aussi un personnage complexe que l'on apprend à découvrir dans le second volume. Cette seconde partie est parfois un peu redondante, car ainsi que l'a précédemment fait Cornélius, Ziyara raconte son aventure, de ses montagnes où elle était gardienne de chèvres à sa rencontre avec celui pour qui elle donnera tout. Ainsi passé le premier tiers du récit où l'on découvre le passé de la jeune femme, on retombe sur les traces de l'histoire que l'on connait. On note quand même quelques petites différences, dans l'interprétation des événements, dans les moments, les détails, ainsi que deux mémoires différentes pourraient raconter la même histoire. Pas d'incohérence bien sûr, bien au contraire. Ces deux récits semboîtent comme semblent le faire les vies des deux narrateurs.
La plume de François Place est légère, douce, un peu inéluctable aussi. Tout est écrit, tout est dit, et dès les premières pages, le voyage a commencé, on décolle.
Ce livre est conseillé aux adolescents (je dirais à partir de douze ou treize ans) mais croyez-moi, un adulte ne sennuiera pas !