Les Chroniques de l'Imaginaire

Fred (La rage - 2) - Boisserie, Pierre & Kerfriden, Malo

L'avenir de l'Humanité est dans une passe bien sombre. Cela fait maintenant quelques années que dans le monde entier, les enfants en bas âge deviennent des zombies, dont le principal passe-temps est de dévorer les adultes. Ceux-ci se sont bien évidemment organisés pour se défendre, et depuis quelques temps, les enfants sont parqués, mais surtout pas exécutés : à l'adolescence, les symptômes disparaissent, et les jeunes adolescents doivent être prélevés afin d'éviter d'être eux-mêmes dévorés lorsque la normalité les atteint.

C'est dans ce contexte qu'on retrouve Amina et Fred, un ancien couple qui avait trois enfants, dont les deux plus vieux ont été tués par Théo, le plus jeune, fils d'Amina. Tandis qu'Amina s'est faite enrôler dans une équipe d'extraction d'enfants, Fred a pris le chemin inverse. Il a rejoint une faction d'adultes violents, qui n'ont qu'une idée en tête : exterminer tous les gamins pour éradiquer le virus responsable de leur état.

Mais Amina a aussi autre chose en tête : elle souhaite extraire Théo, son fils, même s'il n'a pas encore atteint l'adolescence, et qu'il est encore trop tôt pour l'ôter de la compagnie de ses semblables. Au cours d'une de ses missions, Amina tombe miraculeusement sur Irina, une petite qui n'est pas atteinte par la maladie. Une petite qui renferme sans doute le moyen de guérir l'ensemble des enfants contaminés sur la planète.

Alors, cette petite devient vite un véritable trésor. Mais tout le monde n'a pas vraiment cette vision, en commençant par certains supérieurs des équipes d'extraction, qui comptent juste trouver dans leur coin le remède, afin de le revendre très cher. Pour ce faire, ils n'hésitent pas à utiliser un grand nombre d'enfants contaminés comme cobayes, et ils voient d'un bien mauvais œil l'arrivée d'Irina, qui contrecarre totalement leurs plans.

Ce second tome de La rage sonne la fin de la série, qui ne sera finalement qu'un diptyque. C'est bien dommage, car on pouvait raisonnablement s'attendre à quelque chose de plus long à la lecture du premier tome, paru en 2011. Le scénario de Pierre Boisserie était ainsi parfaitement prenant, et surfait dans la vague d'une série comme Walking Dead, même si elle était bien loin d'en atteindre la qualité ou l'intérêt.

Ici, le lecteur a la désagréable sensation que tout s'enchaîne trop vite : les situations n'ont pas vraiment le temps de se développer, que l'on passe déjà à une autre scène, sans pouvoir prendre le temps de savourer. En cela, les dialogues sont eux aussi bien trop directs, et ne prennent pas le temps de redonner de la profondeur à une multitude de personnages qui ont du coup tendance à rester bien trop lisses par rapport à ce qu'on pouvait voir dans le premier tome.

Ainsi, certains dialogues sont mauvais, bien trop pauvres pour pouvoir susciter un réel intérêt. Il en va de même pour certaines onomatopées bien trop nombreuses pour contenter un public plus adulte, adepte encore une fois de séries comme Walking Dead, ou encore comme la très belle série L'idole et le fléau, chez le même éditeur, malheureusement suspendue après deux tomes. Au niveau des dessins, c'est trop sommaire : certaines expressions sont bâclées ou tout simplement ratées, ce qui n'arrange pas les choses par rapport au charisme ou à la crédibilité des protagonistes.

La rage est une série qui promettait d'être intéressante et sympathique, mais ce second tome ne restera malheureusement pas à la hauteur de nos espérances : dommage, et vivement toutefois la prochaine série de ces auteurs !