Rand qui est devenu le dragon réincarné se cache en compagnie de Perrin, de Moiraine, Lan et tout un groupe de Shienars. Depuis qu'il a affronté le Ténébreux et que Mat a sonné le Cor, tout a changé pour nos héros. Perrin affronte sans cesse le loup qui est en lui pour éviter de sombrer dans la folie et tente par la même occasion de cacher son état aux yeux des autres. Rand, lui, s'est renfermé et ne se sent pas apte à vivre en communauté, surtout qu'il ne parvient pas à contrôler le pouvoir qui est en lui et qui risque de causer du tort à ses proches.
Mais lors d'une attaque dans leur base cachée, Rand comprend qu'il met en danger ses amis et décide de fuir et de partir pour la pierre de Tear pour accomplir seul sa destinée. Mat pendant ce temps, plongé dans un profond sommeil, se rend accompagné d'Egwene et Nynaeve à Tar Valon pour être soigné du mal qui le ronge depuis qu'il s'est emparé d'un poignard maudit. Et lorsque nos amis pensent avoir affronté le pire, la roue du temps continue de tisser sa toile.
Ce cinquième opus de La roue du temps est beaucoup moins mouvementé que les précédents. Robert Jordan nous offre toute l'étendue de son imagination et nous prouve qu'il a beaucoup d'idée pour développer son univers. Soucieux de vouloir laisser le lecteur se reposer un peu, il nous propose un tome voyageur où nos différents groupes vont se rendre d'un point à un autre pendant une bonne partie du roman pour ensuite vivre de nouvelles aventures.
La première partie reste centrée sur Rand et Perrin, nos deux originaires du champ d'Edmond qui peu à peu changent, au point de ne plus du tout être les personnages que l'on a rencontrés dans le premier opus. Rand par exemple lutte contre son pouvoir le saidin, la vraie source et il en devient antipathique et triste. Il a perdu sa joie de vivre et son courage, même s'il décide de se rendre seul à la pierre de Tear, une ancienne forteresse dont on parle dans une légende. Soit ce lieu le tuera, soit il le révélera aux yeux de tous comme le dragon réincarné qui luttera contre le Ténébreux. Du coup, j'avoue que j'attendais plus d'explications sur cette quête et n'en voyant plus aucune référence jusqu'à la fin, on se doute que la suite nous proposera de nombreux passages avec Rand. Mat est aussi plutôt effacé puisqu'il est plongé dans un sommeil à cause de son poignard et sa quête à lui, le sonneur du Cor, c'est de pouvoir être soigné par les Aes Sedaï à Tar Valon et j'ai apprécié de voir la tournure des événements le concernant, lui qui me paraissait plus effacé que Rand et Perrin.
Ce cinquième tome amène tellement de possibilités pour la suite que c'est à n'en plus dormir ! On se pose mille et une questions sur la destinée de nos héros, mais aussi de Nynaeve qui poursuit son apprentissage de guérisseuse à Tar Valon et qui garde ce caractère si vif que j'appréciais dès le début. Egwene aussi est assez présente. Dès le début, elles seront prises pour cible par des amis du Ténébreux et si cela réveille l'intérêt du lecteur, bien vite on commence légèrement à s'ennuyer du fait des multitudes de rencontres et de dialogues de nos héroïnes avec d'autres personnes.
Il n'empêche toutefois qu'on a envie de lire la suite, mais clairement cette saga est réservée aux amateurs de longues sagas de fantasy où d'un tome à un autre, la cadence n'est pas la même. Pour ma part, une chose est sûre, je compte bien poursuivre cette saga très loin, peut-être même jusqu'au bout, en espérant tout de même que les choses évoluent un peu plus rapidement.