Les Chroniques de l'Imaginaire

Comptines (Cellule Poison - 5) - Astier, Laurent

Claire Guillot voit sa propre tombe au cimetière. Cela a de quoi faire bizarre mais c'est nécessaire pour son propre bien-être. Malgré tout, Claire compte bien continuer à travailler pour la cellule Poison. Antoine Marchal lui explique tout de même qu'elle ne pourra plus se rendre sur le terrain ; elle risquerait de griller d'autres enquêtes. Mais que peut-elle faire à part ce qu'elle fait de mieux ?

Sept mois plus tard, en Albanie, nous retrouvons Claire en pleine tempête de neige. Elle tient dans ses bras sa fille, Nada, et tente de trouver un abri. Elle le trouve dans une tour mais elle se rend compte qu'elle n'est pas inhabitée. Deux enfants et un adolescent y ont élu domicile. Le plus âgé est en pleine vendetta. Il doit tuer celui qui a tué son père… parce que son père avait tué un garçon d'un autre clan. Claire gagne malgré tout la confiance des plus jeunes et l'adolescent ne peut que se ranger à leur avis.

Zoran, de son côté, joue une partie d'échec avec un homme d'un certain âge. Il s'avère que c'est ce même homme que le jeune adolescent rencontré par Claire veut tuer. La rencontre risque d'être explosive.

Voici le cinquième et dernier tome de cette série policière atypique. Laurent Astier aura su nous emmener dans son univers violent, sombre et déprimant avec un brio certain. Son histoire de policier borderline avait déjà de quoi séduire mais son traitement graphique a su attirer le lecteur. Ce n'est pas tant la ligne graphique en elle-même que les couleurs. De grands aplats de couleurs aux mélanges improbables se partagent les pages. Il n'y a pas plus de deux couleurs dominantes dans lesquelles les ombres trouvent leur place. C'est original mais absolument pas anodin ; les couleurs aident le lecteur à se retrouver dans une autre ambiance, une autre sensation, un autre sentiment. Mais les couleurs ne sont pas forcément des guides simples à déchiffrer, comme on peut le voir avec les aplats roses que l'on retrouve souvent.

Cellule Poison est pour moi une histoire crue et dérangeante mais qui a su nous captiver. Je la verrai bien transposée en film. Il y a là une matière première géniale pour une immersion dans ce monde abject de la prostitution internationale. Avis au réalisateur et au producteur courageux qui souhaiteraient adapter une histoire percutante.