Les Chroniques de l'Imaginaire

Aurélien (Pour un peu de bonheur - 2) - Galandon, Laurent & A.Dan

Nous sommes à Foix, en 1919. Félix Castelan, malgré la terrible blessure qui lui a déformé la moitié du visage, reprend peu à peu goût à la vie. Il parvient à ré-apprivoiser son fils, avec lequel il a entrepris la construction d'une montgolfière. Ce dernier a bien des petits soucis avec ses camarades d'école, mais grâce à Félix qui leur montre son visage en échange d'un coup de main, tout rentre vite dans l'ordre.
Alors, Esther parvient elle aussi à se détendre, et à retrouver son mari. Il lui faut du temps, évidemment, mais elle finit par accepter de s'offrir à son mari. C'est l'heure de la fin des ragots, mais pour autant, une surprise de taille attend Esther : elle ne retrouve pas une ancienne blessure que son mari s'est faite à la jambe avant de partir à la guerre. Il faut se rendre à l'évidence : l'homme qui se fait passer pour Félix n'est tout simplement pas Félix...

A côté de cela, force est de constater que l'homme arrêté par les gendarmes, un vagabond des environs, n'est pas du tout celui qui tue des bêtes en semant la terreur au village depuis quelques temps. De quoi désapprouver Henri Nivoix, un inspecteur parisien, lui-même blessé à la guerre. Nivoix a tout de même lancé une vaste campagne de recueil des empreintes digitales de tous les hommes du village. C'est ainsi qu'il se rend compte que Félix Castelan n'est pas Félix Castelan, mais Aurélien Boissard, un homme censé être mort lors d'un assaut dans les tranchées.
Nivoix propose un marché à Boissard : il taira le secret si ce dernier aide l'inspecteur à retrouver le tireur d'élite qui terrorise la région. Et la montgolfière sera un atout idéal pour avoir une vue imprenable sur la région.

Laurent Galandon et A. Dan nous dévoilent là le deuxième et dernier tome de ce diptyque, qui met l'accent sur les souffrances des anciens soldats, lors de leur retour au bercail. Le premier tome mettait vraiment l'accent sur cette problématique, notamment sur le traumatisme psychologique subi avec les terribles blessures. Ici, le lecteur parvient à mettre cet aspect de côté. Félix Castelain a une terrible blessure, soit, mais il fait tout pour l'oublier, alors le lecteur l'oublie aussi très facilement, pour se concentrer sur l'enquête et sur les flashback qui nous donnent la vérité.

Laurent Galandon excelle donc avec une histoire au sein de la grande Histoire. La série est du coup autant un polar (avec les nouvelles techniques de reconnaissance d'empreintes) que de la tranche de vie. Le dessin épuré de A. Dan colle en cela parfaitement au scénario : aucun souci de lisibilité, avec des expressions soignées, et des personnages parfaitement reconnaissables (en dehors de ceux qui se ressemblent volontairement, pour les besoins du scénario !).

Un diptyque tout à fait réussi donc : une réussite de plus pour Laurent Galandon et A. Dan !