Nous sommes à Paris, en 1968. Les flics poursuivent sans relâche tout ce qui ressemble de près ou de loin à un étudiant. Dans cette ambiance révolutionnaire, Antoine continue à découvrir des traces de son passé, notamment grâce à Henri, un homme qui a connu sa mère, à l'époque de la guerre. Le destin de Jeanne est ainsi étroitement lié aux catacombes parisiennes, des kilomètres de souterrains que la jeune femme connaissait comme sa poche. La dernière fois qu'on l'a vue, elle était justement enceinte d'Antoine et descendait dans les catacombes pour le compte de la résistance.
Antoine est ainsi réapparu à la surface lorsqu'il avait cinq ans, et il n'a conservé absolument aucun souvenir de sa vie d'avant, sans doute dans les catacombes. Aujourd'hui, c'est un jeune homme qui se cherche, et qui a tout de même une relation avec Brigitte, une jolie jeune fille étudiante elle-même, et bien évidemment révolutionnaire dans ce Paris de mai 68.
Mais Brigitte a un ex, en la personne de Jean-Pierre. Un garçon duquel elle est encore bien trop proche aux yeux d'Antoine. Un soir les deux garçons se battent, et Antoine finit même par commettre un acte irréparable, en violant Brigitte. Étrange, pour un garçon d'habitude si doux et avenant. D'autant qu'il ne se souvient de rien concernant ces événements.
Doublement étrange, lorsqu'on cumule avec d'autres événements récents. Se pourrait-il qu'Antoine ait un frère jumeau, qui a continué à vivre dans les catacombes, et qui doublerait ainsi Antoine ?
Le triptyque de Jack Manini et Michel Chevereau au dessin se termine avec ce tome, en nous livrant l'explication de ces dédoublements de personnalité d'Antoine. Celle-ci se trouve bien sûr dans les catacombes, et dans le passé de Jeanne. Les traits de Michel Chevereau sont une nouvelle fois sombres et glauques, pour faire écho aux lieux imaginés par Manini.
La série frise par moment la science-fiction, avec des êtres immondes vivant dans une société étrange, dans les sous-sols parisiens. De quoi faire penser à nombre d'histoires autour de ce thème. La société en question est carrément cannibale et n'hésite pas à sacrifier nombre de personnes de la surface, à la gloire d'un hypothétique prophète, momifié depuis une génération. On a tout de même du mal à trouver de la crédibilité dans cet état de fait.
Une série relativement bien réalisée, mais qui tire un peu trop dans la série Z (même si on n'est pas dans le même genre de série Z que dans Kraken ou encore Under, deux séries qui se déroulent également dans des égouts). La crédibilité est ainsi bien entamée, pour une série qui traite le sujet avec un peu trop de sérieux, en y mêlant les événements de mai 68.