Les Chroniques de l'Imaginaire

New York (Ekhö monde miroir - 1) - Arleston, Christophe & Barbucci, Alessandro

Lorsque Fourmille Gratule, une étudiante en histoire de vingt-et-un ans, embarque dans le 747 à destination de New York, quelques situations inattendues vont venir mettre du piment dans son voyage. Premièrement, un écureuil habillé va venir discuter avec elle. Il s'appelle Sigisbert de Motafiume et il est clerc d'une étude de notaire. D'après la mignonne petite bestiole, Fourmille, sobre, doit hériter de sa tante décédée il y a vingt ans et elle a rendez-vous à l'office notariale. Bien sûr, l'écureuil n'est visible qu'aux yeux de Fourmille.

Ensuite, l'avion sera frappé par la foudre (les autres passagers du vol ne s'y attendaient pas non plus) et ira s'écraser dans l'Atlantique, sauf Fourmille et son voisin, Yuri Podrov, dans le bras duquel elle plante ses ongles d'effroi. Ils se réveillent, avant de s'éparpiller dans l'océan, dans la soute d'un dragon long-courrier sur le point de se poser à New York ! Une grosse pomme bien différente de celle que nous connaissons. L'électricité n'existe pas et la ville est gérée par une armée d'écureuils intelligents et shootés au thé appartenant à la race des preshauns.

Fourmille et son malheureux invité n'ont plus qu'à prendre un taxi pour se rendre à son rendez-vous.

Ekhö est la nouvelle série d'Arleston et, probablement, celle avec le plus grand potentiel depuis Lanfeust. Dès l'ouverture, mon intérêt a été agrippé par cette histoire et son graphisme. Le scénariste nous plonge immédiatement dans un récit fantastique orienté steampunk peuplé de créatures incongrues, rythmé, passionnant, surprenant et rempli de bonnes idées. Les acteurs sont, d'ailleurs, tout de suite attachants et l'écriture est remplie d'humour.

L'ensemble est soutenu par le dessin splendide de Barbucci, mis en couleurs de manière adéquate par Lebreton. De plus, la coloriste y ajoute quelques tons pastels et féminins tout à fait appropriés. Le graphisme dépaysant du New York miroir est très réussi, fluide tout en étant formidablement détaillé. Le lecteur pourra profiter de belles vues de la métropole new-yorkaise et... de la poitrine de ses habitantes !

Enfin, je suis ravi de retrouver dans cette série un style proche de celui qui m'avait énormément plu dans Lanfeust et Trolls de Troy, autant dans l'atmosphère jouissive que dans le caractère des personnages. Le dessin de Barbucci appuie cette ressemblance car il est également assez semblable à ceux de Tarquin ou de Mourier, tout en étant plus fin et, évidemment, moins fantasy et plus steampunk.

En conclusion, ce premier volume d'Ekhö est une excellente nouveauté, captivante et amusante de bout en bout ! J'ai hâte de lire la suite.