Les Chroniques de l'Imaginaire

La créature venue du chaos (Défis Fantastiques - 13) - Jackson, Steve

Où êtes-vous ? Où allez-vous ? Qui êtes-vous ? Vous n'avez pas les réponses à ces questions. Vous venez seulement d'ouvrir les yeux avec une souffrance terrible. Là vous avez vu une créature simiesque terrorisée. Votre instinct a-t-il pris le dessus ? Qu'est-elle devenue ? Vous ne vous en souvenez plus. Tout ce que vous savez, c'est ce que vous voyez actuellement : votre peau écailleuse, vos mains griffues au bout de vos bras puissants et ces couloirs à n'en plus finir. Petit à petit, au fur et à mesure que vous avancez, vous arrivez à contrôler votre instinct, toutes les créatures ne sont plus dangereuses et seulement bonnes à écraser. Par contre, vous enragez de ne jamais réussir à comprendre ce que l'on vous dit. Vous faites pourtant des efforts mais il semblerait que tout le monde ait décidé de parler une langue que vous ne comprenez pas. Est-ce pour autant qu'ils méritent tous de périr sous vos poings ?

Bigre que l'idée était bonne ! Après de longues, longues pages d'introduction, peu coutumières des Livre dont vous êtes le héros, qui serviront, ou pas, lors de votre aventure, vous voilà dans la peau, non pas d'un aventurier talentueux, comme c'est tout le temps le cas, mais dans celle d'une créature. On ne connaît ni son origine (quoiqu'on la devine rapidement), ni sa position, ni ses motivations. Elle tente juste d'exister, de survivre, dans un univers qu'elle ne comprend pas forcément. Au fur et à mesure de l'aventure, vous allez pouvoir vous contrôler et faire vos propres choix, parce qu'au début, même s'ils ne sont pas imposés, ils sont souvent laissés au hasard. Malgré tout, on n'a pas l'impression de perdre totalement son libre arbitre ; le nombre de choix laissés au hasard n'étant pas légion non plus.

Donc, oui, l'idée était bonne. Après, cela reste un Défis Fantastiques, avec sa grande étape donjon, donc. Mais Steve Jackson maîtrise maintenant son style. Après, il y a des passages dans lesquels il ne faudra jamais rentrer sous peine de tourner en rond éternellement. Est-ce que c'est voulu ? Je ne pense pas. Des erreurs d'inattention dans la création du livre certainement. J'ai été aussi étonné que le terme "hobbit" n'ait pas été retiré du livre, quand on sait que l'entreprise Tolkien est très pointilleuse à ce sujet (elle l'avait fait retirer de la deuxième édition de Donjon & Dragons, par exemple).

Un tome qui partait sur une idée excellente, qui aurait pu être beaucoup mieux exploitée, mais qui n'en est pas inintéressant pour autant.