Dans le salon de thé où elle travaille, Baba regarde défiler les conquêtes de Bretzelle, sa jolie collègue, qui croque les hommes puis les recrache sans en trouver un seul à son goût. Baba est célibataire depuis plusieurs mois. Elle vit avec son chat, se trouve inintéressante, trop ronde, et s'est résignée à finir ses jours seule.
Ce serait sans compter sur ses collègues. Car Bretzelle, perpétuellement déçue en amour, commence à se sentir troublée par l'appétissante Baba. Sorgho, le pâtissier, est quant à lui définitivement tombé sous son charme, mais sa timidité l'empêche de déclarer sa flamme. Darjeeling, le décorateur gay, s'amuse de ce ballet amoureux...
J'ai été un peu surprise par le ton de ce premier tome, car ne connaissant pas le travail de Lucile Gomez, je m'attendais à un univers girly décalé du type de ceux de Diglee ou Margaux Motin. Ici, on est plus dans la tendresse, la poésie et la légèreté que dans lexubérance et le grain de folie des deux artistes précédemment citées, mais c'est bien aussi ! Très bien même. L'humour est bien présent, même s'il est discret et subtil. Les personnages sont très charismatiques parce que lambda. La serveuse timide et ronde, la jolie blonde qui a tout mais désire autre chose, le pâtissier un peu pataud, l'homo excentrique... Le lecteur, quel qu'il soit, se retrouvera facilement dans l'un des personnages, voire dans tous.
Les dialogues sont succulents, plein de jeux de mots subtils et poétiques. Le trait de Lucile Gomez est doux mais vif. Elle fait souvent l'économie des décors pour se concentrer sur les expressions faciales et les mouvements des personnages. Les couleurs sont acidulées et correspondent bien au propos.
Ce premier tome se déguste comme une sucrerie. Vivement la suite !