Tony est en mission, quelque part entre le Tchad, le Niger et la Libye. Une chimiste française a été enlevée, et elle est maintenant l'objet d'un ignoble marchandage. C'est sans compter le privé aux chemises à fleurs, qui vient faire montre de ses talents jusque dans les confins de l'Afrique. La chimiste, jolie femme au demeurant, est secourue, non sans quelques échanges de coups de feu. Elle va devoir inventer une histoire sur sa libération : elle n'aura officiellement jamais vu Corso...
Mais les frasques de Corso au bout du monde ne sont pas sans peser sur une vie privée franchement houleuse. Ainsi, Nadia, sa petite amie occasionnelle, souhaite plus depuis quelques temps. Et elle sait que ce n'est pas avec Tony qu'elle trouvera de la stabilité. Alors, une des plus jolies filles de Saint-Tropez décide de plaquer Tony, au profit d'un anglais qui sera vite remis en place dans un combat de coq avec le privé.
Pour autant, Anémone de Courville, la principale pourvoyeuse de Saint-Tropez qui y connaît toute la jet-set, a encore un travail pour Tony. Racheed Khan, la star indienne du cinéma Bollywood, a accepté de tourner avec des stars américaines. Un véritable coup de tonnerre dans l'industrie du cinéma de Bombay, qui ne plaît franchement pas aux radicaux qui ne profiteront pas des retombées juteuses. Coraï Shakeer est le parrain de cette mafia indienne, et c'est un certain Meron, ami d'enfance de Racheed Khan, qui craint pour la vie de son ami, et qui a fait appel à Corso.
Meron a des dettes de jeux phénoménales, et des murs franchement dépravées. Il est tenu par Coraï Shakeer, à qui il doit de l'argent, et doit provoquer un scandale qui fera tomber la notoriété de Racheed Khan. Mais Meron ne peut s'y résoudre, et demande l'aide de Corso qui devra faire éclater la vérité suite au scandale. Mais Corso sait que Meron est déjà bien pisté, avec la tueuse professionnelle Karen Novacek sur le dos...
Ce sixième tome de Tony Corso est une fois de plus l'occasion d'assister à un excellent polar qui se déroule cette fois dans le milieu du cinéma bollywoodien, mais qui permet de voir le héros principal en franche difficulté sur le plan personnel. Les tomes précédents nous ont appris énormément d'éléments sur la mort des parents de Corso, et sur la raison de cette chemise à fleurs.
Ici, Olivier Berlion met son héros en difficulté sentimentale, tout en lui collant une nouvelle enquête franchement complexe. Ainsi, le personnage, toujours aussi charismatique, et aux réparties encore parfaitement cinglantes, est descendu de son piédestal pour se retrouver face à des problèmes un peu plus terre à terre que ceux qui occupent un James Bond des temps modernes la plupart du temps.
Berlion soigne toujours ses personnages, parfaitement crédibles, et ses décors, magnifiques une fois de plus dans ce tome. L'intérêt de la série est évident, et il vous sera urgent de vous la procurer si vous aimez les polars, ou encore des séries comme le fameux Largo Winch. Les dialogues y sont fins et dignes d'un Audiard, et les planches seront toujours l'occasion de se rincer lil sur telle ou telle jolie fille de la jet-set de Saint Tropez !