Nills et Anaëlle sont deux jeunes gens qui forment un couple, comme tant d'autres. Les voilà partis pour une semaine de vacances, dans une vieille maison de campagne appartenant aux parents d'Anaëlle. L'endroit n'est pas du tout entretenu et, perdue en pleine forêt, la vieille bâtisse accueillante aurait bien besoin d'une solide rénovation. Le couple part faire une balade dans les environs, et Nills fait part de son enthousiasme à Anaëlle. Il ne peut s'empêcher d'évoquer l'avenir, ce qui a le don de mettre Anaëlle dans une humeur massacrante...
Car Anaëlle n'a pas vraiment dans l'idée de se caser et d'avoir une vie normale. C'est à croire que des événements du passé sont survenus pour susciter de telles réactions. Le couple finit par s'endormir, pas vraiment fâché, mais Nills en est quitte pour avoir du mal à trouver le sommeil. Il finit par descendre boire un verre d'eau, et remarque que la grande cheminée semble s'animer...
Et pour cause ! En un instant, un immense être ressemblant à un T-Rex fait son apparition avec quelques acolytes. Les êtres étranges fouillent la maison, à la recherche de ce qui pourrait bien être Anaëlle... Cette dernière finit par se montrer et, en véritable furie, est sur le point de mettre la pâtée aux étrangers. Mais elle finit par être immobilisée, et emmenée dans l'autre monde, celui qui se cache derrière le passage de la vieille et imposante cheminée... N'écoutant que son courage, Nills plonge dans le passage, juste avant que ce dernier ne se referme, histoire de récupérer sa douce...
Ce premier tome de Kairos est pour le moins étonnant. Bien sûr, la couverture laisse augurer d'une histoire remplie de personnages non humains, mais pour autant... Le récit démarre avec ce qui ressemble fort à une tranche de vie. Une histoire d'amour un peu compliquée entre deux jeunes gens. Pas d'action donc durant plus de vingt planches, qui sont entre parenthèses un excellent moyen de présenter les deux protagonistes principaux de ce tome.
Et puis, d'un seul coup, c'est l'explosion, avec des personnages que l'on sent tout droit sortis d'une production Ankama. C'est beau, nerveux, avec un dessin racé et plein de mouvements de Ulysse Malassagne. De grands aplats noirs sont utilisés, les personnages sont mignons et crédibles, et passent du doux rêve à l'improbable voyage en quelques cases seulement.
Le rythme est vous l'aurez compris, totalement chamboulé, et pour notre plus grand plaisir, entre les vingt premières planches et ce qui suit. Un peu comme ce qu'on pourrait trouver dans Arthur et les Minimoys, ou encore dans le très beau Le grand mort. Un premier tome en tout cas parfaitement maîtrisé, qui constitue une bien belle nouvelle série pour la boîte roubaisienne qui n'en finit plus de monter, de monter, de monter...