Le roi se meurt. Les fissures dans les murs sont de plus en plus inquiétantes, il fait froid, le chauffage ne fonctionne plus et les frontières se rapprochent. Le roi se meurt c'est sûr. Si la reine Marie refuse l'évidence et se nourrit d'un vain espoir, la reine Marguerite elle, comme à son habitude, fait preuve d'une froide détermination. Le roi se meurt...
Cette pièce en un acte est un modèle du genre. Doit-on réellement reparler des qualités d'auteur de Ionesco ? C'est probablement cette pièce qui le fera entrer dans la cour fermée des plus grands dramaturges modernes. Les personnages sont typique de la tragédie: un roi, sa cour, le médecin, la servante, les reines. Les reines Marie et Marguerite sont diamétralement opposées. Marie la favorite est légère, puérile et soumise au roi. Marguerite, les pieds sur terre, fait face à la réalité des choses. C'est elle et le médecin qui amèneront le roi à accepter l'inacceptable.
Le symbolisme revêt ici une importance capitale, chaque personnage étant habité par une fonction, une image. Mais au fond, ce n'est que la réaction de chaque individu face à la fin qui est traitée ici. L'absurde permet plus facilement de se dire que ce roi n'est personne et tout à la fois tout le monde...chacun d'entre nous.
Encore une fois dans cette collection, le petit précis en fin d'ouvrage rendra l'oeuvre un peu plus accessible par le témoignage émouvant de Jacques Mauclair. Les indications sur la mise en scène permettront une adaptation solaire de tout ou partie de la pièce.
Une oeuvre magnifique, et très bien éclairée. A conseiller !
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