Megan est une mère de famille épanouie. Cependant, elle cache un grand secret, celui de son passé. Strip-teaseuse, elle a décidé de quitter ce monde lorsque l'homme, qui la possédait, meurt dans des circonstances troublantes. Fuir cet univers dangereux, se reconstruire, Megan avait réussi jusqu'au jour où un autre homme disparaît dans des circonstances similaires.
Sous le choc, Megan décide de rouvrir la porte sur son passé, afin d'aider la police dans son enquête. Mais plus la porte s'ouvre, plus l'héroïne replonge dans ce monde qu'elle avait décidé de quitter. L'auteur joue sur cette dualité : Megan regrette-elle ce monde de légèreté ? Se sent-elle elle-même, dans la peau de la mère de famille ? Doit-elle ignorer sa part d'ombre ?
L'entourage de la "victime" joue un rôle essentiel. Son mari donne l'impression d'être en retrait mais c'est lui qui rappelle sa femme à la réalité. Les connaissances du passé, quant à elles, attirent Megan vers le danger : ils la réclament, veulent combler le vide qu'elle a créé.
Les lecteurs connaissent l'auteur Harlan Coben à travers son personnage récurrent : Myron Bolitar. Or ici, comme dans Sans un mot, Coben excelle dans le mystère et lambiguïté. Dès les premières pages, on sent qu'on est en face d'un génie de la dramaturge. L'auteur a l'art de nous plonger immédiatement et irrémédiablement dans le drame. Nos sentiments ne nous appartiennent plus, on vibre en même temps que ses personnages.
Quelle que soit la fin, l'aventure laissera des traces. Les héros en ressortiront marqués et le lecteur restera dans le doute : n'aurait-il pas fallu que rien n'arrive ? Harlan Coben est un auteur maître dans les thrillers. Il maîtrise à la perfection les émotions de ses personnages et aussi de ses lecteurs. Quel que soit l'enjeu, on n'en ressort pas intact.
