Yukio est une jeune mère inquiète pour son fils. Du coup, elle a fait appel à Daiko qui lui-même est venu la voir avec son cousin, Kitsune. Les deux cousins sont spécialisés dans la résolution d'affaires quelque peu étranges. Et là, il semble que Seiji soit habité par un yôkai. Kitsune va mettre son savoir et sa technique pour faire sortir cet esprit du corps de l'enfant avant de le désintégrer par quelque formule magique.
Dans cette Nouvelle Edo, la modernité côtoie les traditions ancestrales. Le Shogun, Omae Shigemori, est trop malade pour exercer le pouvoir. C'est donc son premier ministre, Genko Yakoube, qui dirige le pays en son nom. Sans doute le dirige-t-il un peu en son nom propre aussi. Et il va prendre une décision qui en inquiète plus d'un, ceux qui pensent qu'il tente de tirer lentement, patiemment, la couverture à lui.
Une silhouette va déposer dans la rue un jeune enfant apparemment traumatisé, avant de passer un coup de téléphone. Cet enfant semble être lié d'une manière ou d'une autre à un carnage sanglant mettant en scène des enfants et des membres d'une secte. Mais que s'est-il passé et qui a bien pu tuer les hommes qui ont maltraités les enfants ? Des enfants qui faisaient partie des enfants récemment enlevés dans la ville. C'est ce que vont devoir découvrir les agents Takeuchi et Mase.
En voilà une bien bonne surprise que ce premier tome de Yôkai. Nous nous retrouvons dans un nouveau Japon, à mi-chemin entre le Japon féodal et le moderne que nous connaissons, mais où la magie est revenue sur le devant de la scène et où le paranormal côtoie de manière "normale" le quotidien des gens, sans être écrasant non plus. Le monde prend consistance au fil des pages, sans passer par des cases entières d'explications ou de contextualisation. Cela se fait naturellement. Dans ce monde, nous allons nous retrouver au milieu d'une enquête policière qui elle-même est liée à des choses plus importantes. Et c'est dans ce contexte que vont intervenir Kitsune et Daiko. On ne les voit plus pendant un certain nombre de pages, après leur première intervention, mais c'est tout à fait normal. Ils sont les personnages centraux de l'intrigue mais ce ne sont pas les seuls ! En fait, le personnage principal, actuellement, c'est cette enquête. Elle avance comme elle peut, avec les bâtons qu'on lui met dans les roues.
Graphiquement, Yôkai est bon. Le cadrage, le mouvement, les sentiments, tout est bien retranscrit. Les couleurs apportent des ambiances différentes en fonction des lieux, des circonstances et des personnages que l'on peut croiser.
Tant au niveau du scénario que du dessin, Yôkai est une bien bonne surprise. Espérons que la suite soit du même acabit et arrive rapidement.
