Pour Merit, le retour à la vie de son amant Ethan Sullivan est un cadeau inattendu mais apprécié. Pour un peu, elle serait presque prête à pardonner à son ex-amie la sorcière Mallory, dont le sort avorté pour faire d'Ethan son familier a permis ce miracle. Presque. Hélas, Mallory continue ses bêtises : non contente d'avoir failli détruire Chicago, elle s'est lancée à nouveau à la recherche du Maleficium, pour libérer le mal qu'il contient. Pas question donc pour les deux tourtereaux qui viennent d'être réunis de prendre des vacances idylliques : il faut arrêter Mallory coûte que coûte, très vite.
Ce nouveau tome de Les Vampires de Chicago démarre doucement : pendant la première partie du roman, j'ai bien cru que cela se limiterait à un combat pour savoir si Mallory et/ou le mystérieux Seth Tate réussiraient à mettre la main sur le fameux grimoire pour accomplir leur sombre dessein. De l'action, mais peu de réel intérêt.
Heureusement, de nouveaux rebondissements viennent alors mettre de l'animation bienvenue, en particulier des ennuis avec le Présidium (qui remet en cause la gestion de la Maison Cadogan) et un nouveau méchant particulièrement ténébreux.
Je reste malgré tout un peu déçue par le scénario, un peu trop simple à mon goût. Certains éléments initiés dans les tomes précédents sont oubliés un peu vite. De nombreux personnages sont mis de côté malgré leur potentiel : Jonah par exemple n'a qu'un tout petit rôle, le grand-père de Merit n'a droit qu'à quelques lignes...
Dommage également que le statut de vampires ou de métamorphes de certains protagonistes ne soit pas mieux utilisé : à part leur valoir l'hostilité d'une partie de la population, cela ne semble pas servir à grand chose.
Malgré tout, il faut noter que la situation de fond évolue de manière intéressante. Les "problèmes" causés par les différentes familles de surnaturels (vampires mais aussi fées, métamorphes et autres nymphes) prenant de l'ampleur, celles-ci sont obligées de se mettre bien plus en avant qu'elles n'en avaient l'habitude. L'union fait la force, et ceux qui veulent vraiment faire avancer les choses dans le bon sens en tiennent compte. Espérons que cela permettra d'étoffer le scénario de la suite de la série.
Les amours de Merit et Ethan sont elles aussi un peu décevantes. L'imbécillité - il faut bien le dire - du Maître vampire dans ses relations amoureuses aurait dû provoquer bien plus d'étincelles et de dégâts, au lieu de fournir matière à de rapides passages bien trop fleur bleue pour coller aux personnages.
C'est donc un tome en demi-teinte, avec une écriture très agréable et qui se lit tout seul, mais qui n'exploite pas assez un potentiel pourtant intéressant.