Hazuki est tombé sous le charme de la pétillante Rokka, une fleuriste de son quartier. Quand un poste se libère dans son magasin, il postule immédiatement afin de la fréquenter de manière régulière. Le jeune homme est timide et n'ose avouer ses sentiments à sa jeune patronne. Mais cette timidité n'est pas le seul obstacle à une éventuelle romance : Rokka est mariée. Ou plutôt veuve. Et l'ombre de cet époux récemment décédé non seulement plane encore dans le cur de la jeune femme, mais continue de hanter la boutique. Et seul Hazuki est en mesure de le voir et de l'entendre.
Une relation étrange commence alors à s'installer au sein de ce trio. Le fantôme souhaite le bonheur de Rokka, sans toutefois parvenir à se défaire d'une once de jalousie. Hazuki est irrémédiablement amoureux de cette dernière, mais ses tentatives sont entravées par la seule présence du défunt mari. Quant à Rokka, elle doit faire son deuil avant de se lancer dans une nouvelle vie. Hazuki sera-t-il capable de ravir le cur de la jeune fleuriste ?...
Ce premier tome tout en douceur et mélancolie parvient à traiter d'un sujet douloureux avec délicatesse. Rokka est la parfaite illustration de la difficulté à faire le deuil d'un être cher. Elle oscille entre espoir, attente d'une vie nouvelle, culpabilité et peine pour l'homme aimé. Les fleurs du passé n'en sont pas pour autant un manga austère et sombre, bien au contraire. Kawashi aborde sa série avec tact et humour.
D'une part, Rokka n'est pas une veuve éplorée malgré d'éternels regrets, elle est vive et enjouée. Le ressort humoristique s'appuie essentiellement sur la relation entre le fantôme et Hazuki. Elle fonctionne parfaitement et procure au lecteur des passages hilarants.
Cette ambiance est soutenue par un graphisme épuré, qui n'est pas sans rappeler les estampes japonaises. Cet ensemble et la justesse de la mangaka donnent à cet opus un esprit nippon réussi tout en traitant d'un sujet délicat avec humour et maturité.
