Il est étrange de voir que pour un professeur, il est parfois pénible de devoir écouter les récitations parfaitement apprises par cur par les premiers de la classe. Ainsi, il arrive par exemple à Monsieur Latouche de mettre une note moins importante à mademoiselle Léonie Gratin, lorsqu'elle veut en faire trop grâce à Wikipedia par exemple... Ainsi, Ducobu l'a bien compris : à force de travailler, il peut être dangereux de devenir meilleur que son propre professeur !
Le célèbre cancre ne change pas par rapport à sa malchanceuse voisine : tous les moyens sont encore bons pour jeter un il (ou même les deux !) sur la précieuse copie voisine, même s'il faut parfois redoubler d'efforts pour ne pas fâcher la dite voisine. Ainsi, Ducobu se lance même dans la BD, avec cette histoire d'un zéro qui se met à contaminer tous les dix de la classe, en faisant baisser la moyenne de façon inexorable !
Mais Ducobu est soudainement menacé : sa place au coin, à côté du squelette de l'école, est bientôt convoitée par Arnold, un autre cancre qui n'en est pas encore tout à fait au niveau de Ducobu, même si cela va s'arranger. Ainsi, en bon cancre qu'il est, Ducobu décide de prendre Arnold sous son aile, en lui enseignant toutes les petites ficelles qui lui permettent d'être un cancre de très haut niveau !
Et ce tome 19 est également l'occasion d'apprécier la venue du ministre dans la classe de Ducobu. Lui aussi a encore de petits soucis avec les tables de multiplication, et il lui a été demandé de suivre quelques cours à Saint-Potache, dans la classe de Monsieur Latouche. Et devinez qui se retrouve son voisin ?
Après dix neuf tomes et deux films, le succès commercial de L'élève Ducobu n'est évidemment plus à démontrer. On retrouve ici encore quelques situations imaginées par Zidrou, et mises en images par le talentueux Godi. La formule a déjà été éprouvée, et il faut bien reconnaître qu'elle fonctionne toujours.
Pour autant, il n'est pas vraiment facile de se renouveler avec les gags qu'on croise au fil des tomes. La formule est certes sympathique, et parcourir un album de Ducobu reste un plaisir, même si on peut s'interroger sur l'utilité de collectionner les dix neuf tomes sortis. Ce n'est pas que l'on tourne en rond avec cette série, mais elle ne procurera sans doute pas le renouveau d'un Rabbits, ou d'un Kid Paddle, pour citer deux autres séries jeunesses.
Zidrou a fait les preuves qu'il est un scénariste hors pair, entre Lydie, La peau de l'ours ou le plus récent Le client : de quoi s'évader, sans doute, sur le plan scénaristique. Le dix-neuvième tome de L'élève Ducobu reste agréable et intéressant, même s'il ne fait pas montre d'une grande originalité par rapport à ses prédécesseurs.