Les Chroniques de l'Imaginaire

Le premier chemin (Campus Stellae - 1) - Saint-Dizier, Pierre-Roland & Mutti, Andrea

Ville du Puy, en l'an 1255, de nuit. Un homme, Gaudry, se faufile dans les ruelles pour n'être vu de personne. Il se rend chez Paul, avec qui il partage un secret. Tous les deux se rendent dans la cathédrale, normalement fermée. Les deux hommes sont censés avoir disparus et ils ne souhaitent pas que leur souvenir se rappelle à la mémoire du seigneur Hugues. Gaudry et Paul se retrouvent dans la cathédrale devant une statue de la Vierge à l'enfant. Réellement, cette statuette représente Isis et a été ramenée d'Egypte après leur croisade, puis camouflée pour qu'elle puisse résider en France sans questions. Gaudry vient dissimuler dans la statuette un parchemin. Et juste avant de partir il se rend compte que son ami Paul voulait le tuer. Malheureusement, pour se défendre, Gaudry doit l'occire. Alors qu'il s'enfuit, un homme l'aperçoit.

Vingt-deux ans plus tard. Alors que la nuit tombe, un homme arrive au prieuré d'Aubrac. Il est soulagé puisqu'il sait les loups présents dans la région de nuit. Il est bien accueilli et on lui donne un peu de potage pour se restaurer.
Au même moment, un homme se fait passer pour un envoyé de Gaudry auprès du dom Béranger. Ce dernier est aveugle mais ne croit pas une seule seconde que l'homme soit l'envoyé qu'il prétend. Et les évènements vont lui donner raison quand l'homme va sortir son épée pour obtenir des informations sur le trésor ramené d'Egypte. Mais au lieu de parler, dom Béranger appelle à l'aide, ce qui met l'homme en fuite, non sans avoir frappé le vieil aveugle.

C'est ainsi qu'un long voyage initiatique qui va commencer pour un des membres du prieuré. Un voyage qui va l'emmener sur les chemins de Compostelle.

Que les allergiques à l'histoire se rassurent, Le premier chemin tient plus du thriller historique que du cours magistral. Mais que ceux qui aiment l'histoire se rassurent, il y a suffisamment d'éléments historiques dans le récit pour que les férus soient satisfaits. Et marier ces deux parties n'est pourtant pas chose aisée. Moi qui ne suis pas en bons termes avec l'histoire en général, j'ai pourtant lu avec beaucoup de plaisir le premier tome de Campus Stellae. L'histoire est maîtrisée et relativement limpide, même si on ne peut mentir : il faut quand même être bien concentré pour ne pas louper certains éléments et être obligés de revenir en arrière. Cette histoire est servie par le dessin d'Andrea Mutti. On connait la qualité de son trait et il le met au service d'une histoire passionnante de trésor de guerre qui serait maudit. Nous flirtons régulièrement avec le thriller ésotérique, sans vraiment jamais y rentrer. Et c'est aussi ça qui fera sûrement l'attrait de cette série. En somme, un premier tome intéressant qui donne envie de lire la suite.