Les Chroniques de l'Imaginaire

Wastburg - Ferrand, Cédric

Wastburg est une cité coincée entre deux royaumes qui ne s'apprécient pas vraiment. La garde de Wastburg n'a de ce fait pas le choix de surveiller les rues de sa cité pour éviter tout débordement. Pourtant, cette paisible cité qui n'a de calme que l'illusion va peu à peu être témoin d'événements troublants et gênants pour la garde. Pourquoi tout dérape ? À qui va profiter cette bombe qui ne va pas tarder à exploser ?

Wastburg est un roman de fantasy différent de ce à quoi on s'attend. Ici le personnage principal c'est la cité de Wastburg. À travers celle-ci, on fait la connaissance de toute une panoplie de personnages bien différents et qui ont des aspirations peu communes. C'est un voyage étrange et très drôle que nous propose Cédric Ferrand.

L'auteur possède une plume légère et volontairement humoristique, un peu comme Terry Pratchett et cela ne fait que donner une dimension nouvelle à ce roman. Parce que même s'ils sont drôles, certains passages qui ne devraient pas l'être, le deviennent. Mais l'on ne s'arrête pas à ça et on cherche à découvrir d'autres secrets que cache la cité.

Du coup, on peut lire ce roman un peu comme un recueil de nouvelles parce que le fil directeur vient très tard et n'est pas forcément très présent. Chaque personnage nous apporte sa vision des lieux et la façon dont on vit à Wastburg (pas vieux en-tout-cas !). Ce qui plaira le plus c'est donc la légèreté de la plume de l'auteur qui dépeint avec désinvolture la mort de certains protagonistes qui ne se soucient de rien d'autres si ce n'est s'enrichir et bien manger. L'autre élément qui est à prendre en considération pour apprécier ce roman, c'est qu'il se veut une légère satire de certains grands événements de notre époque. C'est ainsi que la haine que se vouent les Loritains et les Waelmiens va devenir prétexte à de nombreuses situations folles et amusantes qui m'ont fait penser à la Belgique qui pendant un temps fut divisée en deux.

Les descriptions nous permettent de nous promener à notre aise dans la cité, avec cette sensation qu'on y est déjà venu et qu'on en connaît chaque recoin, chaque dalle, chaque habitant. Cependant à trop nous rendre spectateur de cette grande farce, on finit par ne plus s'étonner de la disparition de certains des acteurs du roman et on se détache peu à peu des événements. Dommage, car si le début me plaisait énormément, peu à peu devant la multitude de héros que nous présente l'auteur, j'ai fini par les prendre comme des figurants et leur sort m'importait peu. Il manque cette petite étincelle qui rend accro au roman pour en faire une œuvre complète, qu'on savoure du début à la fin.