Les Chroniques de l'Imaginaire

Fortunate sons (Freaks' Squeele - Funérailles - 1) - Maudoux, Florent

À Rem, la capitale, un jeune guerrier, chevalier de bronze du chiroptère, tomba amoureux d'une riche héritière, prêtresse de la maison de l'araignée. Lui n'avait rien, elle possédait tout. Ils n'auraient jamais dû pouvoir se retrouver. Mais le guerrier était tenace. Pour avoir le droit de courtiser sa belle, il aurait été prêt à tous les sacrifices. Il participa donc à un tournoi où il battit les meilleurs dans leur domaine, que ce soit la joute ou le combat. Puis vint le temps de la guerre contre Namor. Beaucoup de prisonniers furent faits. Le chevalier, voulant éviter une boucherie, proposa un duel judiciaire entre le champion ennemi et lui. Cette requête fut acceptée et c'est ainsi que le combat fut retransmis par les cyclopes à Rem comme à Namor. Les coups furent terribles, le combat long. Finalement, ce fut notre jeune chevalier qui l'emporta. Il fit la requête que les otages namorites soient libérés, devant l'honneur et la bravoure de ce combattant d'exception. Sa requête fut acceptée, à la condition que le combattant fut quand même tué. C'est ainsi que notre jeune chevalier sans titre, sans argent, put se marier avec la prêtresse héritière. Bien sûr, dans l'ombre, des personnes avaient tiré les ficelles pour que cela soit rendu possible.

Peu de temps après leur mariage, neuf mois précisément, un heureux évènement allait arriver. Spartacus du chiroptère attendait devant la chambre de son épouse, Lucianne de l'araignée, pendant que celle-ci s'apprêtait à mettre au monde un enfant. Malgré un travail un peu long, tout se passa pour le mieux. Mais alors que l'accouchement venait de prendre fin et que la sage-femme tentait de faire sortir le placenta, c'est un autre enfant qui sortit du ventre de sa mère. Ce qui aurait dû être un bonheur se transforma en grande peur. Une prophétie annonçait en effet la fin du royaume si deux jumeaux en parfaite santé venaient à naître. Or ce deuxième n'avait aucun défaut. Psamathée de la mantis, conseillère et amie de Lucianne, lui donna le seul conseil judicieux : se débarrasser de l'enfant ainsi que de la sage-femme. Spartacus ne devrait jamais en entendre parler. Et Lucianne laissa faire. Psamathée donna l'enfant en surplus à manger aux porcs. Mais, derrière elle, passa le chirurgien, se posant des questions sur son attitude. Et il récupéra le corps de l'enfant. Il était déjà blessé, les cochons lui ayant mangé la moitié du visage ainsi qu'un bras, mais il vivrait. Il s'appelait Pretorius.

Funérailles n'est pas un des personnages principaux de Freaks' Squeele, mais il n'en est pas moins une des figures emblématiques. Après Rouge, qui met en scène Xiong Mao, voici donc Funérailles, le nouveau spin off de Freaks' Squeele qui va nous présenter, comme son nom l'indique, l'histoire de Pretorius, plus connu sous le nom de Funérailles. Nous sommes ici dans sa toute jeunesse et le récit est, comme toujours, passionnant. Pas une seule seconde on ne s'ennuie. Pas une seule seconde on se dit que cette nouvelle série est superflue. C'est sûr, on aimerait bien que Florent Maudoux nous sorte un nouveau tome de Freaks' Squeele mais c'est aussi très appréciable de voir l'univers s'étoffer. Et comme ce n'est pas pour rien, on n'a aucune excuse pour râler.

L'intégralité de ce premier tome est colorisé. Est-ce que ce sera la nouvelle norme pour tous les nouveaux tomes ? Aucune idée, mais on trouve du coup une plus grand homogénéité dans les couleurs tout au long des pages. Côté dessin, c'est du Maudoux, c'est-à-dire un dessin de grande qualité mêlant avec toujours autant de brio toutes ses influences BD, manga et comics. Et pour le scénario, et bien on en ressort conquis. Il y a de l'action, du mouvement, de la découverte, des complots, des protagonistes qui ne sont pas forcément ce qu'ils semblent être… bref, on reste dans le même univers. La seule chose qui m'a chiffonné c'est cette histoire de Rem et de Namor. Bêtement, je pensais que Freaks' Squeele se déroulait dans notre monde (impression confirmée par la très bonne histoire La danza de los 13 velos, parue dans le troisième Doggy Bags). On est donc certainement dans un mélange des deux, une Terre qui s'apparenterait à la nôtre mais sans vraiment l'être non plus.

Mais bon, ça n'enlève rien à la nouvelle claque que vous allez vous prendre. Et comme les cochons, vous voudrez en reprendre une tranche.