Les Chroniques de l'Imaginaire

Alif l'invisible - Wilson, Willow G.

Alif est le seul nom sous lequel on connait un jeune hacker vivant dans un pays que l'on situera dans le Golfe Persique mais sans plus de précision. Dans la Cité, la censure règne et il faut tout le talent du jeune homme pour aider ses clients à passer outre et obtenir un semblant d'espace de liberté sur la toile.

Côté cœur, il est follement amoureux de la belle Intisar. Ils ne sont pas du même milieu et vivent leur histoire dans le plus grand secret. Ils se sont même secrètement mariés en signant un document imprimé sur internet et ont consommé leur union. Seulement, la jeune femme, issue de la royauté, n'est pas réellement prête à renoncer à tout par amour. Elle met donc fin à sa relation avec Alif qui, dévasté, décide d'effacer toute trace de lui aux yeux de sa belle sur le web.
Mais ce faisant, il semblerait qu'il ait attiré sur lui le regard de La Main, qui traque les hackers, considérés comme des ennemis d'état. A moins que ce ne soit le livre remis par Intisar qui l'intéresse. Alif est sur le point de se retrouver embarqué dans une aventure extraordinaire.

Alif l'invisible est un habile mélange de modernité et de tradition, où on côtoie tour à tour le monde des hackers et celui des djinns. G. Willow Wilson nous propose une plongée dans une culture que l'on connait peu : la culture arabe. Si le récit commence dans un univers bien actuel, fait d'ordinateurs, de geeks et d'un pouvoir politique inquisiteur, il glisse petit à petit vers le fantastique et les légendes. Les deux se mêlent, s'entremêlent pour ne former plus qu'un au sein duquel notre jeune héros devra trouver sa place.

Maintenant, je n'ai pas du tout accroché au récit. Déjà, j'ai eu beaucoup de mal en entrer dans le texte. L'aspect technique de l'univers des hackers m'est resté obscur. J'ai demandé l'aide d'un informaticien sur quelques passages vraiment complexes à mes yeux et il n'a pas été convaincu par sa lecture. Sans compter la présence de nombreux termes arabes dont la traduction a été oubliée et qui gênent la compréhension.
Ensuite, le rythme est lent, bien trop à mon goût et surtout, je n'ai pas compris où se situait l'intrigue. Certes, on a un livre mystérieux, des djinns mais le but de tout cela reste un mystère.
Enfin, même si d'un côté, on peut y voir une critique de la censure qui règne dans de nombreux pays du monde arabe, je n'ai pas du tout apprécié la mise en avant de certaines valeurs que je juge rétrogrades, notamment sur le rôle de la femme et sa place dans la société. L'air de rien, l'auteur valide le voilage intégral de la femme et la virginité jusqu'au mariage.

Un roman qui me semblait extrêmement séduisant à la lecture de la quatrième de couverture mais qui n’a pas tenu ses promesses. Je me suis ennuyée et je n'ai clairement toujours pas saisi le but de tout cela.