Le chevalier Philibert vit dans un beau domaine entouré de remparts, d'un grand mur que sa mère Bertrade a fait construire pour protéger son cher enfant des risques de la vie. Accompagné de son écuyer Cornebulle, il rêve d'aventures. Forcément donc, lorsque l'appel à l'aide de Merlin arrive, le jeune homme saute sur l'occasion et sur son cheval pour partir à l'aventure. C'est que l'enchanteur est bien embêté, c'est sa réputation qui est en jeu finalement. Imaginez donc que le monde se rende compte que le plus célèbre enchanteur du monde manie l'orthographe comme une pioche ? Non, cela ne peut se faire ! Il faudra donc retrouver ce diable de Titivilus avec son sac à fautes. Mais ce n'est pas si simple, surtout avec un Cornebulle qui décide de se lancer dans la rédaction des exploits de son maître. Mais comme on dit dans la chevalerie : " Même pas peur ! "
Encore une histoire de chevaliers répondant aux injonctions d'un Merlin tout puissant me direz vous ? Et bien pas du tout ! La première impression est juste une grande bouffée d'air frais !
Les personnages sont drôles, hyper caricaturaux et malgré cela attachants. Philibert en chevalier défenseur de la veuve et de l'opprimé est relativement naïf et maladroit. Cornebulle est vraiment d'une bêtise tellement peu crédible que l'on ne peut manquer d'en rire. Les jeux de mots sont décalés, parfois totalement absurdes et arrivent tellement comme un cheveu sur la soupe que l'on ne peut que succomber à l'humour.
J'ai aimé aussi les anachronismes nombreux et toujours très bien placés et la poésie très imagée de Philibert. La rencontre avec dame Béatrice est un pur moment de douceur et de drôlerie. Trouver Merlin faillible est plutôt sympathique. Mais je dois dire que la simple chute de cette histoire vaut la lecture.
Alors oui, les inconditionnels des légendes arthuriennes y verront peut-être un outrage. Mais le style est léger, et reste dans ce que cela est censé être, c'est-à-dire une farce bien orchestrée. Ce n'est pas l'histoire en elle-même qui fait le charme de cet ouvrage. Effectivement, la trame est dense, très dense même. Il se passe des centaines de choses différentes par page et lenchaînement est téléguidé. Mais l'écriture change tout.
Et pour autant ne croyez pas que l'on n'apprenne rien ! Beaucoup de légendes sont abordées, et un petit lexique en fin d'ouvrage apporte des précisions sur lesdites légendes et rétablit ce que les boutades du livre ont pu déformer.
En somme un appel à la lecture pour les plus réfractaires !