Les Chroniques de l'Imaginaire

Les Arpenteurs (Gonelore - 1) - Grimbert, Pierre

Si Sohia et Vargaï avaient pensé affronter un draconide ce jour là, jamais ils ne seraient venus jusque-là avec les enfants. Un draconide, il y a des décennies que personne n'en a vu. Les chimères qui franchissent le voile viennent le plus souvent des niveaux inférieurs. Mais s'il n'y avait encore que cela... Vivant ! Le jeune garçon a été retrouvé vivant dans l'antre du monstre, amnésique mais vivant. C'est à n'y rien comprendre. Vargaï pressent que les prévisions les plus noires des dernières années sont en train de se produire. Ses projets vont devoir changer. Mais dans un premier temps, il s'agit de mettre les enfants à l'abri, et de leur permettre de commencer leurs cours au sein de l'école de Mageronce, celle-là même qui abrite les plus grands Arpenteurs. Mais arriver à faire accepter ses plans au concitre en l'absence du Maguistre ne sera pas la plus simple des choses. Et pourtant, il va bien falloir en avoir le cœur net...

C'est un nouveau cycle que commence Pierre Grimbert avec le tome un de Gonelore. Et je dois dire que ce début est extrêmement prometteur. Je confesse être amatrice de l'oeuvre de Grimbert, et c'est avec une certaine appréhension que j'ai ouvert ce nouveau volume. J'avais espoir de quelque chose de grand, et paradoxalement, peur d'être déçue.

Disons-le immédiatement, ce fut un pur moment de bonheur. Peu de séries m'ont laissé ainsi dans l'attente fébrile du volume suivant, et pour le moment Gonelore en fait partie.

L'ambiance fantasy est parfaitement maîtrisée. Le nouvel univers créé par l'auteur est juste parfait de précisions et de détails. Curieusement il en acquiert un certain réalisme. Les personnages sont relativement classiques (le maître, la relève, les élèves,...) mais extrêmement bien travaillés. Tout autant que son univers, ils ont immédiatement une très grande épaisseur. Vargaï le guerrier vaillant et d'une grande expérience, Radjaniel, qui se rachète une conduite en redevenant le professeur qu'il n'aurait jamais du cesser d'être, et les enfants, Daelfine et Jona par exemple ont tous une personnalité qui les rend vivants.

Tout ce premier tome est consacré à la mise en place de l'intrigue. Il est bien difficile de définir qui sera et ce que sera réellement le point central de l'histoire. Et malgré tout cela, on n'en perd pas une miette. Monsieur Grimbert nous amène exactement là où il veut, c'est à dire dans son monde, dans son histoire, tranquillement au fil de ses pages. Pas une seconde d'ennui, pas de longueur, rien qui ne vienne ralentir ou entraver le plaisir de la lecture. De l'action, oui, beaucoup d'action, mais toujours amenée par une certaine nécessité, et toujours parfaitement rythmée.

Et une nouvelle fois, la fin n'est qu'une porte ouverte, un passage vers le second volume. Ne nous faites donc pas trop attendre !