Le musée du Dr Moses est un recueil de nouvelles composé de dix textes. Certains longs, d'autres bien plus courts. Certains à dominante fantastique, d'autres plutôt policiers. Ce qui les unit tous en revanche, c'est qu'ils sont chacun une preuve de plus de l'immense talent de Joyce Carol Oates.
La première nouvelle est déroutante. Sept pages, une seule phrase. Une phrase qui court, comme les joggeurs de l'histoire de Salut ! Comment va ! Une chute surprenante. Comme presque à chaque fois, l'auteur nous balade, et le cours que semblait prendre la nouvelle change en chemin.
Certaines nouvelles sont très noires, comme celle qui donne son nom à la nouvelle. La mère de la narratrice s'est remariée avec le Dr Moses, un personnage étrange, inquiétant, qui semble cacher de terribles secrets. Cette histoire est d'autant plus oppressante qu'elle est brillamment menée.
L'homme qui a combattu Roland LaStarza est une de ces nouvelles dont on ne s'attend pas du tout à une telle fin. C'est la plus longue. Joyce Carol Oates a pris le temps d'installer l'histoire, de nous baigner dans l'univers de la boxe, des rivalités entre garçons, du mystère d'un suicide. Pour ensuite nous prendre de court.
La force de ce recueil réside en tous ces personnages. Les histoires sont très bonnes, mais ce qui donne le sel, ce sont les gens. L'amour, la haine, la perversité, les relations familiales, de voisinage, la folie... tout cela est dépeint avec force détail et minutie.
Des histoires qu'on dévore les unes après les autres, complètement différentes et pourtant on reconnaît la patte de Joyce Carol Oates. Encore un très bon cru !