Le château de Hache-Pierre est encore aux mains des hommes. Il est ancien et plutôt croulant, mais il occupe tout de même une position bien stratégique. Alors, Loup-Gris, accompagné d'animaux de haute et de basse tailles, met la main sur ce bien, dans le sang mais également dans la douleur. C'est l'occasion pour lui d'y retrouver la tête de son défunt père, qu'il fait décrocher minutieusement avant de se venger personnellement.
Il se trouve que les hommes se voient privés de plus en plus de leurs richesses et des leurs, depuis cette alliance improbable entre les hautes et les basses tailles. Pire : à présent, même les ours, menés par Perce-Cuir, mènent la bataille. En outre, le bois des vierges, dernier lieu imaginaire où vivaient encore des hybrides mi-bêtes, mi-humains comme les faunes, sirènes et autres harpies, a disparu dans les flammes. L'heure est vraiment grave pour les humains, et c'est Aube qui a tout déclenché...
C'est justement en elle que les derniers espoirs sont encore fondés, depuis qu'elle a rencontré le seigneur Clam, un être étrange qui a dévoilé son secret : il s'agit bien d'un dangereux loup-garou, dont la jeune femme est tombée éperdument amoureuse. Elle s'est offerte à lui, et semble avoir trouvé l'équilibre parfait dans cet être mi-peau, mi-poil. A présent, la seule solution est d'aller trouver Loup-Gris afin de lui faire part de son amour pour un être mi-loup, afin de faire enfin stopper ces terribles batailles !
Superbe... C'est l'adjectif qui nous venait déjà à l'esprit après avoir dévoré (c'est le mot !) les deux premiers tomes de cette nouvelle histoire de Jean Dufaux. Ce n'est pas ce troisième et dernier tome qui fera changer d'avis, bien loin de là.
L'histoire est une nouvelle fois parfaitement maîtrisée. Elle fait la part belle à la guerre, aux créatures extraordinaires qui se cachent dans un univers fleurant bon la fantasy, tout en ayant ses propres codes.
Ainsi, ce monde est divisé en réalité en quatre parties bien distinctes : les hommes, les animaux de haute taille tels les loups ou encore les ours, les animaux de basse taille comme les lynx ou les renards notamment, mais également les chats, cochons et autres coqs, et les hybrides dont nous parlions un peu plus haut. Bien évidemment, sans un grand talent graphique, un tel univers ne prendrait pas racine dans les esprits.
C'est en cela qu'il conviendra tout simplement de féliciter Béatrice Tillier en saluant ce travail de minutie et de précision. C'est bien simple : aucune case n'est laissée au hasard. Cette Aube qui a tout de l'actrice Cécile de France est tout simplement troublante dans ce tome, alors même que ce n'était pas le cas au démarrage de la série. La dessinatrice aura su encenser son personnage principal, en lui donnant une âme, des regards travaillés, en la faisant évoluer au sein de cet univers onirique si réussi et si chatoyant.
Le bois des vierges est ainsi une série à posséder absolument dans sa bibliothèque, vous l'aurez compris, au même titre que bien des séries de Jean Dufaux.