Les Chroniques de l'Imaginaire

Les derniers jeux de Pompéi - Pouget, Anne

Lucius travaille à la foulonnerie (blanchisserie) de Stephanus. Il est collecteur d'urine et ce travail lui permet aussi de s'occuper de son frère Beryllus que tout le monde sait un peu faible d'esprit.
A l'approche des élections, chaque candidat veut offrir des jeux au peuple afin de gagner des voix. C'est alors une débauche de gladiateurs et d'animaux sauvages, et Lucius est approché par Trebius Valens, et prié de mettre ses talents de dessinateur au service du candidat. La vie semble sourire à Lucius. Mais Beryllus est un fardeau parfois bien compliqué à gérer au quotidien, et l'exaltation de l’aîné va causer bien des péripéties au jeune homme. Le plus troublant reste sans doute les révélations que le pauvre affirme avoir reçu de Pluton lui même : Pompéi va disparaître...

Il est bien agréable de lire un ouvrage où la réalité historique se mêle si bien à l'intrigue que l'on croirait presque tout cela réel.

Le luxe de détails sur les us et coutumes du Pompéi en l'an 78 rappelle la grande qualité d'historienne d'Anne Pouget. Chaque action semble être décrite dans son exacte réalité. Les termes employés sont justes, précis. La description du blanchissement du linge par exemple est vraiment incroyable. Sans alourdir son récit par de trop longues descriptions, elle peint parfaitement son décor. Il ne reste plus qu'à fermer les yeux et vous y êtes ! Sous sa plume, cet univers devient extrêmement vivant.

Le style est fluide et agréable. La trame se déroule d'elle-même, sans temps de repos. Beaucoup de rebondissements, et Lucius n'aura pas le temps de s'ennuyer, et rassurez-vous, le lecteur non plus.

N'étant pas une très grande spécialiste de cette période historique, j'avoue avoir été surprise des relations amicales et de la solidarité qui règne entre les protagonistes tout au long de l'ouvrage. Personnellement, cela m'a donné une sensation de romance qui ne correspond pas vraiment à l'esprit de réalisme posé tout au long du roman. C'est un paradoxe étrange, d'autant que le petit glossaire en fin d'ouvrage semble préciser que certains des personnages évoqués ont réellement existé.

Mais au fond, cela reste un roman à destination d'adolescents qui n'auront probablement pas ce questionnement.

Si ce livre est bien accessible à des jeunes à partir de douze ans, il pourra peut-être en décourager certains par sa longueur. Mais la lecture est facile, et intéressera aussi les plus vieux des ados !