Les Chroniques de l'Imaginaire

Cyber China (Une enquête de l'inspecteur Chen - 9) - Qiu, Xiaolong

Zhou, soupçonné de corruption, était en shuanggui (une sorte de résidence surveillée à la chinoise), certes, mais de là à se suicider... Chen n'y croit pas trop, mais il n'est pas chargé de l'enquête, contrairement à l'inspecteur Wei, qu'il chapeaute de loin, et qui pense, lui que Zhou a été assassiné.

Cela n'intéresse Chen qu'à moitié, mais cette enquête va devenir une priorité quand Wei meurt d'un accident plus que suspect. Peu de temps avant sa mort, Zhou avait fait l'objet d'une chasse à l'homme sur Internet. Pour le renseigner sur ce genre de pratique, et sur Internet en général, Chen va faire appel non seulement à Peiqin, l'épouse de l'inspecteur Yu, mais aussi et surtout à la jolie Lianping, la journaliste qui fait apparemment partie de ses fans.

Cette nouvelle enquête de l'inspecteur emblématique de l'auteur sino-américain montre le "socialisme à la chinoise", qui vise à protéger les citoyens de l'excès, nuisible comme on le sait, de liberté. Ainsi, ce qui est posté sur Internet est surveillé. Censément. Cela n'empêche pas des citoyens chinois, exaspérés d'entendre un ministre aux signes extérieurs de richesse évidents dire qu'il ne faut pas baisser les prix de l'immobilier, alors qu'eux-mêmes n'arrivent pas à accéder à la propriété, de dénicher, et de mettre sur Internet, des preuves de sa corruption. En tout cas c'est l'exemple choisi par Qiu Xiaolong et l'argument de départ de l'enquête, quand le ministre en question est trouvé mort.

J'avais beaucoup aimé les précédentes enquêtes que j'avais lues avec ce détective, mais je ne suis pas arrivée à m'intéresser à celle-ci, peut-être parce que Chen Cao n'en est pas officiellement chargé. Elle ne manque pourtant pas d'atouts, surtout, en ce qui me concerne, dans les "à-côtés" de l'intrigue policière, ces éléments dépaysants si parlants sur la culture chinoise actuelle. Je pense notamment à la façon dont Chen obtient l'aide, voire l'amitié, de quelqu'un en lui parlant de sa mère. D'autres éléments sont si dépaysants qu'ils m'ont laissée totalement en-dehors, avec l'impression de regarder un film en VO sans sous-titre, et je pense ici à la promenade dans le parc de Chen et Lianping, par exemple.

En somme, un roman intéressant par son cadre, mais souvent long, et où l'intrigue policière ne sert guère que de prétexte.