Alan Talbot est un gaijin : un étranger qui est venu vivre au Japon pour quelques temps. Il y a un an, Alan a commencé une relation amoureuse avec la jeune et jolie Asami. Mais cette dernière s'est vite révélée trop possessive. Rapidement, ni Alan ni Asami n'étaient heureux, ce qui a contraint Alan à mettre un terme à leur relation, sans prendre en compte la réaction d'Asami...
Au Japon, au pied du mont Fuji, il existe une forêt appelée Aokigahara, qui est réputée comme étant l'endroit sur la planète où il y a le plus grand nombre de suicides. La forêt est calme, baignée dans l'obscurité des arbres, et les gardiens locaux y plantent des panneaux au message positif, pour tenter de dissuader tous ceux qui viennent là pour mettre fin à leur vie.
C'est précisément ce que fait Asami, en se pendant purement et simplement à une branche d'arbre, dans les profondeurs de cette forêt. Pendant ce temps, Alan tente de se remonter le moral, en compagnie de Takashi, son ami au Japon, et de quelques collègues délurées qui se feraient un plaisir de sortir avec un américain. A partir de ce moment, une malédiction va s'abattre sur tout l'entourage d'Alan.
Mais il y a aussi Ryoko, une garde forestière de Aokigahara. Son père s'est suicidé dans la forêt et, depuis, la jeune femme cultive les croyances ancestrales. Par exemple, elle dort avec le cadavre de tous les suicidés afin de calmer leur âme. Ces croyances ne sont pas vraiment du goût de sa hiérarchie, mais qu'importe : Ryoko continue à en faire à sa tête, et elle espère bien encore finir par retrouver le corps de son père...
Ce sont les éditions Atlantic BD qui nous font le plaisir de pouvoir découvrir la traduction française de cette histoire d'horreur. Et on tient là du vrai scénario horrifique, qui tient justement totalement la route ! L'espagnol El Torres maîtrise ainsi parfaitement son récit, et le rythme imposé au lecteur est tout simplement implacable : il vous sera difficile de lâcher ce livre avant son dénouement.
Les personnages sont crédibles, travaillés : la tension est vive et totalement palpable, l'accroche tient ici parfaitement son rôle en tout cas jusqu'au très beau dénouement. Ce Aokigahara devient un livre à découvrir et à posséder pour peu que vous aimiez les films d'horreur. Les fantômes de la forêt ne sont pas sans rappeler certains zombies de Walking Dead, même si l'histoire est tout de même bien différente de la série à succès : nous ne sommes pas ici sur un énième remake d'histoire de zombie, et c'est tant mieux !
Du côté graphique, c'est du grand art : Gabriel Hernandez Walta, l'espagnol (tout comme le scénariste El Torres) qui travaille maintenant pour Marvel sur Astonishing X-Men parvient à donner vie au personnage caché de cette histoire : la forêt ! L'ambiance des sous-bois y est parfaitement retranscrite, et nous aide à plonger véritablement dans ces lieux. La forêt est tantôt belle, tantôt lugubre, par l'utilisation des couleurs dont Gabriel a le secret.
Les scènes gores ne sont bien sûr pas en reste dans ce livre, qui sera ainsi aussi bon sur le fond que sur la forme : à posséder si vous êtes fan de ce genre d'histoire, et Dieu sait que vous pourriez être nombreux à apprécier !
