Simona Tavianello et son mari, en vacances dans le Piémont, vont acheter du miel à un producteur. En arrivant chez lui, ils trouvent un cadavre derrière sa porte. L'adjudant des Carabiniers chargé de l'enquête découvre assez rapidement que l'arme du crime n'est autre que le revolver de Simona Tavianello, disparu de leur chambre d'hôtel le jour même, ce qui agace très fortement la commissaire, et la porterait à s'intéresser à l'affaire si cela ne contrariait pas si évidemment à la fois son mari et l'adjudant. Toutefois, sa rencontre avec Giuseppe Felice, le reporter du journal local, et avec le Professeur Marini, un original fou des abeilles, la portent à se demander s'il n'y a pas davantage en jeu dans cette histoire que ce qui est apparent.
Dans ce roman très plaisant à lire, l'auteur dénonce la volonté de brevetisation du vivant, et les actuelles dérives technologiques dans ce même domaine. Le phénomène des abeilles est traité à la fois dans ce contexte, et sur un mode semi-fantastique.
Tous les personnages sont attachants, crédibles, créés par un auteur qui connaît bien son métier et qui n'a pas besoin d'être ennuyeux ni pontifiant pour montrer son sérieux et développer son argumentation. Au contraire l'omniprésence d'un humour léger, sous forme de comique de situation, mais aussi lié aux personnages, souvent loufoques, rend la lecture très agréable. De surcroît, les lecteurs qui connaissent l'Italie y reconnaîtront une peinture assez réaliste de la société italienne actuelle, en l'occurrence dans la collusion du monde des médias et de celui de la politique.
En somme, un roman policier aux plusieurs niveaux de lecture, hautement recommandable.
