Les Chroniques de l'Imaginaire

Kraken - Miéville, China

Billy Harrow cornaque tranquillement un groupe de visiteurs dans le Musée, et attend leurs commentaires face au calmar géant conservé dans le formol, quand il s'aperçoit avec une incrédulité horrifiée que ledit calmar a disparu. Comment un animal de huit mètres d'envergure, dans un caisson aux dimensions correspondantes, a-t-il pu disparaître du musée sans que quiconque s'en aperçoive ?
C'est précisément la question que vont lui poser les policiers de la BCIS, la cellule chargée des délits qui impliquent l'usage de, disons, la magie. Kath Collingswood, la constable qui appartient à cette cellule, recommande à Billy de ne parler à personne de cette disparition.
Bien sûr, il n'a rien de plus pressé que de la raconter à Leon, son meilleur ami, et à la compagne de celui-ci, Marge. A la suite de quoi, il va être enlevé, sauvé par quelqu'un qu'il n'avait jamais considéré comme un ami, partir avec lui en cavale, et plus généralement découvrir qu'il vivait dans une ville - Londres - dont en fait il ignorait tout.

Ce roman comporte bien des points communs avec d'autres romans de China Miéville : mer et créatures marines (Les Scarifiés), rébellion des exploités (Perdido Street Station), intrigue policière et réalités/villes qui se superposent (The City & the City).

Malheureusement, en dépit d'une inventivité toujours aussi jaillissante, j'ai eu bien du mal à m'y intéresser. Le changement constant de points de vue m'a rendu la tâche encore plus difficile, et j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de longueurs, notamment vers le milieu du roman. Cela dit, il y a bien sûr des idées extraordinaires, parmi lesquelles l'ambassade de la mer, la londromancie et le morse par réverbères me resteront certainement longtemps en mémoire.

La galerie de personnages est tout aussi typiquement "miévillienne", à commencer par Wati ou le Tatoué. Et bien sûr, il est toujours aussi difficile de le classer, entre polar, fantasy et fantastique.

En somme, une impression en demi-teinte pour ma part pour cette dernière oeuvre du prolifique et talentueux auteur anglais, qui a obtenu néanmoins le Prix Locus 2011.