Crapaud, Taupe et Rat sont en train de rentrer, la mort dans l'âme, en compagnie d'Ali et de Samir. Ils rentrent sans argent pour pouvoir revoir le Bois Sauvage, et s'attendent à devoir travailler plusieurs années pour pouvoir enfin rentrer au pays. C'est compter sans plusieurs bonnes surprises : d'abord, différents amis locaux sont présents, et les retrouvailles sont chaleureuses, et surtout, Blaireau est là également, et il est en possession de suffisamment d'argent pour payer le billet retour à tous !
Ainsi, c'est l'euphorie qui s'installe parmi les amis, même si cette dernière sera malheureusement de courte durée... D'abord, deux grossiers personnages suivent nos amis depuis un bon bout de temps, et ils savent que Blaireau a de l'argent caché quelque part dans ses luxueux appartements. La cachette en question est toute trouvée dans un pays musulman : l'argent est tout simplement caché dans un saucisson, une viande bien peu appréciée pour tout pratiquant de cette religion.
Et puis, il y a cette bande d'agités de la religion, menés par un bien malin lapin qui interprète les textes sacrés comme bon lui semble. Facile lorsque la bande en question est proprement illettrée et bien incapable de la moindre réflexion personnelle. Ainsi, le saucisson en question va devenir la cible de bien des gens, et ce pour des raisons bien différentes : de quoi se faire une sacrée course poursuite dans la médina...
Ainsi, après Le vent dans les saules, qui constituait un premier cycle en quatre tomes, c'est avec ce cinquième tome de Le vent dans les sables que Michel Plessix achève ce second cycle. Quel que soit l'album dans une de ces deux séries, cela respire le détail et les heures de travail sur chacune des planches, pour ne pas dire chacune des cases.
Encore une fois, rien n'est laissé au hasard, que ce soit sur le dessin ou les couleurs, très jolies, nimbées de jeux de lumières impressionnants, notamment lorsque les protagonistes se retrouvent sous certains arbres : c'est très beau, un peu à la manière de ce qu'on peut voir sur certaines planches de Blacksad par exemple. Les personnages, encore une fois tous des animaux, sont tous très travaillés, avec une petite psychologie propre à chacun d'eux depuis bien longtemps. Petite nouveauté ici, avec un auteur qui ne supporte pas les extrémismes, et qui n'hésite pas à en parler très brillamment, à sa manière.
Ainsi, les codes dans ce tome sont bien toujours présents entre les personnages de Michel Plessix : on se régale encore devant les coups de colères de Crapaud, ou l'intelligence de Rat : une bien belle formule pour un nouveau tome absolument réussi. Du très grand art, avec l'aide d'un certain Loïc Jouannigot. Une série jeunesse depuis longtemps éprouvée, et qui ne décevra nullement avec ce tome qui reste bien évidemment ouvert pour une suite...