Les Chroniques de l'Imaginaire

L'esprit de l'anneau profane - McMaster Bujold, Lois

La vie est belle pour la demoiselle Fiametta. Son père, Maître Beneforte, est l’orfèvre du duc Sandrino, pour qui il réalise des pièces magnifiques imprégnées d’une touche de magie blanche. Fiametta possède également des dons, avec lesquels elle s’amuse malgré l’interdiction de son père. Elle vient de réaliser sa première œuvre magique, un anneau d’or qui doit lui révéler l’homme de sa vie. Serait-ce le séduisant capitaine Uri Ochs ?

En quelques jours cependant, la situation va basculer. Ferrante de Losimo s’empare du duché par la force. À ses côtés, son mage noir le pousse dans une voie diabolique qui le rendra extrêmement puissant. Pour le contrer, il faudra faire très vite !

Au moment où ce livre a été écrit, Lois McMaster Bujold, qui commençait à se faire connaître pour sa saga de science-fiction mettant en scène Miles Vorkosigan, touchait pour la première fois à la fantasy. Le résultat s’avère peu convaincant. J’ai eu l’occasion de relire ce roman plusieurs fois, toujours avec cette petite déception au bout. Je ne pense pas que ce soit par manque de dispositions pour le genre, car l’auteure a depuis écrit des oeuvres de fantasy de bonne qualité, que ce soit le cycle de Chalion (vraiment excellent) ou celui de Le couteau du partage. Je penche plutôt pour une erreur de jeunesse, une anomalie au sein d’une production dans l’ensemble brillante.

Pourtant, les éléments d’une bonne histoire sont là. Le contexte historique de l’Italie du Quattrocento est richement détaillé, la touche de magie habilement tramée dans l’univers créé. Le rythme est bon, alternant des moments d’action pure avec des temps plus calmes où pointe souvent une petite dose d‘humour. Le scénario n’est pas toujours très crédible, mais l’intrigue reste cohérente.

Les personnages sont sympathiques, mais je ne me suis guère attachée. Trop lisses à mon goût, manquant de subtilité. Peut-être est-ce là l’origine de mon manque d’intérêt pour le roman. Ou alors, cela vient du style un peu lourd qui contraste avec la plume habituellement légère et enjouée de l’auteure. Le résultat n’est pas vraiment mauvais, mais bien loin des meilleurs romans de l’auteure.

En tout état de cause, il vaut mieux réserver ce roman aux fans de Lois McMaster Bujold, qui y trouveront peut-être leur compte, et orienter les lecteurs qui veulent découvrir ses œuvres de fantasy vers le cycle de Chalion.