Les Chroniques de l'Imaginaire

Pizza créole - Bourdain, Anthony

Henry Dennard est un pro de la gâchette. Il bosse au contrat et le dernier qu'il a accepté l'a envoyé se les geler dans les montagnes en plein hiver. Ses cibles sont deux pontes de la mafia, Danny Testa et Charlie Iannello, son commanditaire, un troisième boss, Jimmy Calabrese. Résultat ?

Testa mort, Iannello amoché et comme Henry a déjà touché son fric, il vaut mieux qu'il se fasse oublier. Il rejoint sa femme sur l'île de Saint-Martin dans les Antilles pour quelques longs mois de repos : sexe, cocktails, plage,...

La vie est merveilleuse sous le soleil jusqu'au jour où Charlie est installé par les fédéraux US dans une villa à proximité de l'hôtel d'Henry dans le cadre d'une mission de protection de témoin.

Pizza créole est un roman de vacances avec l'environnement ensoleillé adéquat et qui sera vite lu. Il sera aussi rapidement oublié par le lecteur qui voudra s'arracher les yeux après le dixième "tu soyes" dans une réplique de mafieux.

Cette anecdote m'amène au premier problème de ce livre. Les nombreux dialogues sont pénibles au possible et leur vocabulaire donne l'impression qu'ils sortent tout droit d'un vieux film de gangsters français (démodé dès sa sortie). Ils sont risibles.

Par ailleurs, la prose de l'auteur (ou du traducteur) n'arrange pas les choses, les phrases sont mal construites et inadéquates dans un polar. Certaines donnent l'air de sortir d'un texte écrit par un écolier ! L'écriture manque cruellement de maturité et de précision. Elle souffre également de nombreuses redites. Elle n'a aucune force, aucune tension dramatique. Ensuite, pourquoi cette manie de répéter, tout le temps, le surnom ridicule de chaque mafieux ? C'est pour le moins agaçant.

Enfin, le scénario maigrelet et prévisible vaut à peine que l'on s'y attarde. Ce défaut est d'autant plus criant que rien ne le compense et que le personnage (Pagano), soi-disant principal, est simplement absent. De plus, le coup du couple de tueurs aguerris qui pètent évidemment les plombs au seul moment où ils devaient rester pro, c'est très original...

En conclusion, Bourdain nous démontre que pour écrire un bon roman policier, il faut plus que des hippies drogués, des jolies filles à poils, de l'alcool, une destination originale et quelques fusillades. Mais ça, vous le saviez déjà.