Cela fait maintenant un an que Yann a perdu la trace du gigantesque robot qui l'a épargné, et qui l'a même défendu contre d'autres robots tueurs. Le groupe de gamins survivants doit toujours survivre jour après jour. Ils ont changé de refuge, et ils ont déjà épuisé toutes les ressources et la nourriture qu'il y avait dans ce nouveau secteur. A présent, les gamins en question sont heureux lorsqu'ils arrivent à attraper un rat, histoire de changer des champignons et des médicaments qui se font de plus en plus rares.
Personne n'a encore oublié cette histoire de robot appelé Sam, qui a défendu les enfants, et auquel Yann semble avoir une confiance démesurée. Le robot en question va enfin faire reparler de lui, en sauvant une nouvelle fois un groupe d'enfants surpris par une énorme chenille robot dans les couloirs sombres du métro. A présent, la preuve est faite devant tout le groupe que Sam est là pour les aider à survivre, et même Marco et Russ sont bien obligés d'admettre que les perspectives sont très intéressantes. Le groupe pourrait même se rendre en banlieue pour y trouver de quoi survivre.
D'autant que Yann parvient à poser la sonde qu'il avait fabriquée sur Sam. Désormais, les enfants survivants pourront toujours savoir où est Sam. Autre chose : le robot fait des bonds de géant, qui donnent presque l'impression qu'il est capable de voler. Avec un tel atout, il est clair que la banlieue devient atteignable, malgré le terrain qu'il faut parcourir à découvert. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, les enfants parviennent à capter un message du groupe de survivants du Museum. Un groupe que l'on croyait décimé depuis des années, et qui possède de la nourriture à échanger contre des médicaments...
C'est bien la patte de Richard Marazano qu'on retrouve dans cette série, S.A.M., dont le second tome paraît chez Dargaud. L'auteur nous plonge dans un univers post-apocalyptique, un peu comme ce que l'on peut croiser dans une série comme H.O.P.E., ou encore comme ce qu'on peut voir dans Terminator, pour un public bien plus large. Ainsi, le postulat de base n'est certes pas nouveau, mais il est développé par un raconteur d'histoires sensationnel, qu'est Richard Marazano.
Alors, évidemment, l'intérêt de la série est là, et bien là : on se retrouve immédiatement attaché à cette bande de gamins, principalement Yann et Ella, la seule fille du groupe dans les protagonistes principaux, qui tient d'ailleurs énormément à Yann... Les personnages sont ainsi parfaitement maîtrisés, et leurs relations sont parfaitement travaillées, encore une fois, dans cette série de Marazano.
Par ailleurs, l'auteur n'hésite pas à nous interroger sur ce robot que l'on pourrait penser vraiment gentil envers les rares humains qui ont survécu à l'extinction par les machines. Pour autant, la méfiance reste tout de même présente, et on ne peut s'empêcher de s'interroger sur le pourquoi d'une absence si longue. De là à imaginer un retournement de situation dans un tome prochain, il n'y a qu'un pas. Ou peut-être pas...
C'est Shang Xiao qui, avec son talent graphique, parvient aussi à rendre cet univers si agréable à suivre et à parcourir. Le dessin style manga sert parfaitement le récit, aussi bien dans les décors apocalyptiques, forcément de mise dans une série comme celle-là, que dans les costumes steampunk et les expressions des personnages. Le mouvement est également très présent dans ce tome, les couleurs sont très bien choisies, délicates, et permettent une grande lisibilité de l'ensemble.
En bref, une excellente série qui ne décevra pas les nombreux fans de ce scénariste, digne d'autres de ses productions comme Le Protocole Pélican, Le Complexe du Chimpanzé ou autres Genetiks...