Cela fait des jours qu'Oliver se rend à l'animalerie et qu'il tente de nouer une relation avec le petit chiot de la vitrine. Car si le jeune garçon a des parents extrêmement riches, ils sont également très occupés et refusent catégoriquement qu'il ait un animal de compagnie. Alors Oliver rêve devant la vitrine.
Mais voilà qu'une dame entre dans le magasin avec l'intention d'acheter le chiot. Sans réfléchir, Oliver la suit. Il échafaude déjà dans sa tête toutes sortes de plans pour qu'elle laisse l'animal ou tout du moins qu'elle accepte qu'il lui rende visite. Etrangement, elle lui demande de l'aide pour porter le chiot à sa voiture. Même si ses parents lui ont répété qu'il était dangereux de suivre un inconnu, Oliver ne peut se résoudre à rompre le contact avec celui qu'il considère comme son ami. Il veut profiter de lui le plus possible. Il monte donc dans la voiture mais très vite il remarque un couteau sur le siège arrière alors que la femme l'appelle par son nom. Elle lui révèle qu'elle a été sa gouvernante il y a des années. Elle avait placé ses économies dans la banque des parents d'Oliver qui ont tout perdu. Elle propose alors un marché au garçon : il a une semaine pour récupérer son dû ou le chiot mourra...
Ecrire un roman jeunesse avec en toile de fond la crise financière des subprimes, le pari était risqué. On peut imaginer plus passionnant comme sujet, sans parler de sa complexité, surtout pour un public jeune. Et pourtant, la mission est magistralement réussie par Morris Gleitzman. Il nous offre un récit haletant en compagnie d'un petit garçon très attachant qui va se retrouver confronté à la bêtise des adultes.
La situation nous apparaît petit à petit, au fil des découvertes d'Oliver. En tentant de retrouver son chiot, le petit garçon va être confronté, avec son regard d'enfant, à l'absurdité d'un système bancaire qui crée de l'argent à partir de rien. Mais le jeu est risqué, très risqué et très vite, il peut déraper. On découvre alors le désespoir de ceux qui ont tout perdu, vers quelles extrémités la ruine peut les pousser et dans le même temps, la désinvolture de ceux qui ont joué avec l'argent des autres sans réaliser qu'au-delà des chiffres, il y avait des êtres humains, des vies qui ont été détruites.
Si Oliver semble assez naïf dans un premier temps, on réalise vite qu'il porte au contraire un regard très réaliste et pas si insensé que cela sur les événements. Même si le sujet est grave, l'auteur teinte son texte de beaucoup d'humour ce qui rend la lecture légère et addictive.
C'est intelligent, drôle et terriblement ancré dans l'actualité. Un roman passionnant qui nous montre l'absurdité d'un système qui a sacrifié des vies avec une grande désinvolture, au nom d'un profit hypothétiquement toujours plus grand.