D'Isidore Ducasse, alias Comte de Lautréamont, l'auteur des célèbres Chants de Maldoror, on ne sait à peu près rien. Cette pauvreté d'informations biographiques a permis à l'imagination des admirateurs des Chants de se déchaîner, et a contribué à colorer leur vision de l'oeuvre. Avec les étiquettes de "poète maudit" et d"apologie du mal" qui vont avec.
L'auteur de cet ouvrage critique court mais dense remet au centre l'écriture même des Chants, visant à démontrer qu'il s'agit pour leur auteur d'y tester les limites mêmes de l'écriture, et de la lecture, et donc celles de la littérature. C'est fort intéressant, voire passionnant, mais parfois presque hermétique pour un non-initié aux théories linguistiques, voire psychanalytiques.
Il n'empêche que l'on se rend compte immédiatement de l'importance du travail de Pleynet, qui a sans nul doute porté à Lautréamont l'attention que la qualité stupéfiante de son écriture méritait amplement. Cela dit, si cet ouvrage critique est indispensable pour les amateurs du poète qui ne le connaîtraient pas déjà, il risque d'effaroucher ceux qui y chercheraient des clés simples de lecture pour Les Chants de Maldoror.
