Pourquoi Ted a-t-elle accepté le soi-disant bon plan de sa sur aînée, celui censé leur rapporter un max d'argent en un minimum de temps ? Pour l'heure, force est de constater que les reprises des grands tubes des Beatles semblent surtout faire fuir les passants. Elle se demande même si un flic ne serait pas en train de les observer dans le but de leur signifier qu'il est strictement interdit de troubler l'ordre public. D'ailleurs, le voici qui s'approche mais surprise, c'est un photographe de mode qui a repéré Ted... Ted ? Mais pourquoi elle ? Elle est trop grande, trop mince, sans formes ni grâce alors que sa sur, Ava, juste à côté, a tout d'une actrice. Et pourtant c'est bien elle qu'il veut. Il lui laisse même sa carte.
Seulement ni Ted, ni sa sur n'y croient. Pour cette dernière, c'est un escroc, impression confirmée par l'attitude de leurs parents en apprenant la nouvelle. Pourtant Ted aurait préféré un peu plus de tact de la part de sa mère. Inutile de lui rappeler qu'elle doit surtout compter sur sa beauté intérieure. Ce n'est vraiment pas facile d'être la petite sur d'une bombe.
Mais l'heure est grave car Ava tombe malade. On lui diagnostique la maladie de Huntington et le traitement qui l'attend est lourd et douloureux. C'est dans la salle d'attente du spécialiste que Ted découvre que le "photographe-escroc" n'en était pas un mais bien un employé d'une grande agence reconnue. C'est le monde à l'envers. Sa sur à qui tout souriait est gravement malade et elle, le vilain petit canard, est peut-être à l'aube d'une grande carrière de mannequin.
Si on s'arrêtait à la couverture, Soeurs pour la vie serait un roman de chick-lit pour adolescentes dans la plus pure tradition du genre : rose, girly et un peu écurant . Mais finalement, à la lecture, on découvre une histoire bien écrite, sympathique et avec une bonne dose d'humour malgré la gravité du sujet.
Les héroïnes sont deux surs, proches sans être inséparables. La cadette est peu sûre d'elle, complexée par sa grande sur qu'elle considère comme la beauté de la famille, celle à qui tout réussit. Mais ce schéma va voler en éclats quand la première est repérée par une agence de mannequins pendant que l'on diagnostique une terrible maladie à la seconde.
Sophia Bennett ne tombe jamais dans le pathos ou le sentimentalisme à outrance. Au contraire, malgré un sujet grave, c'est une lecture légère et amusante qui, dans le même temps, nous offre un portrait assez réaliste du milieu du mannequinat, loin du glamour et des paillettes. On découvre surtout l'attente, les remarques assassines, le côté "produit" qui surpasse l'humain. C'est bien pensé et cela sonne juste. Bien évidemment, il y a un peu de romance mais à juste dose, sans que cela devienne le centre du roman.
Amour fraternel, maladie et univers impitoyable de la mode sont les thèmes de ce roman où on découvrira finalement que le plus important, cest d'être fidèle à ses convictions. Il faut saimer pour que les autres vous aiment et la clef du bonheur réside dans la confiance en soi. Une lecture légère et tendre, idéale pour l'été.