Nous en sommes à trois cadavres de jeunes femmes qui n'ont rien à envier aux poses de Playboy, après la découverte et l'identification de Miss Mars. Le choc est rude pour la population de Los Angeles en 1961, et il faut bien reconnaître que la police, l'inspecteur Clegg Jordan en tête, ne possède pas beaucoup de pistes pour enfin arrêter le tueur... L'homme à beau être un des meilleurs policiers de la ville, il n'en demeure pas moins terriblement vulnérable : sa famille part en lambeaux avec une femme qui le trompe avec son pire collègue, et le pire collègue en question, plus jeune que lui et aux dents acérées, fait tout pour récupérer l'enquête.
Par ailleurs, Clegg ne se gêne pas pour passer du bon temps avec ses indics, notamment avec quelques prostituées qu'il ne manque pas d'honorer entre deux informations. Mais le flic a tout de même du flair, et il parvient à s'approcher de plus en plus de la vérité, grâce justement à ses relations avec les indics. Et puis, il y a la rencontre avec Viktor Scott, magnifique jeune femme devenue sourde à la suite d'un choc violent, qui a échappé à un viol. La jeune femme ne se souvient plus de la scène, on lui donnerait le diable sans confession, et pourtant il s'agit d'une voleuse talentueuse, qui n'a pas hésité à engager Juanita, une détective privée, ancienne prostituée, afin de retrouver l'ancien violeur en question...
Et le récit progresse à pas de géant dans ce second tome de Miss Octobre, entre l'enquête de Clegg, à la recherche d'une Chevrolet blanche qui aurait accueilli les deux dernières miss peu avant leur mort, et l'enquête de Viktor Scott, qui tombe justement sur des indices qui confondent à la fois le tueur de ces dames, et son ancien violeur qu'elle parvient à faire chanter très à propos... C'est du côté d'un ami de son père que la jeune femme parvient à assembler de bien précieuses informations.
Et ce second tome est toujours accompagné des très jolies créatures dessinées par Alain Queireix : comme dans le premier tome, avec toujours le côté délicieusement rétro, c'est avec plaisir qu'on parcourt ces planches avec les jolies filles, mortes ou vives ! Les traits sont ainsi toujours précis, d'une grande finesse, et les couleurs ne gâchent absolument les crayonnés et les ancrages. En bref, le dessin vous ravira si c'était déjà le cas dans le tome précédent.
Du côté du scénario, Stephen Desberg dévoile énormément de choses : nous sommes en plein cur du triptyque, et cela se ressent. Deux enquêtes sont ainsi menées en parallèle (une officielle, et une autre beaucoup plus privée), et elles sont l'occasion de rencontrer des personnages à la fois charismatiques et crédibles. Clegg Jordan a des défauts terribles qui ne transparaissaient pas encore dans le premier tome, et cela le rend beaucoup plus attachant.
Une série qui se poursuit donc de très belle manière, et dont j'attends la fin et le dénouement au plus vite !