Les Chroniques de l'Imaginaire

Le livre des derniers jours (Promise - 1) - Lamy, Thierry & Mikaël

La lande est vaste et très plate, tandis qu'elle est inondée par une pluie soutenue. Une maison isolée se découpe à l'horizon, tandis qu'un être étrange s'approche, la Bible au bras droit, et un cerbère tout droit sorti des enfers à sa gauche. L'homme, Amos Laughton, est un pasteur, qui vient prêcher la bonne parole où le vent le mène. Mais le chien qui l'accompagne, la Bête, n'inspire pas vraiment la confiance. Et à raison ! Car ce pasteur là a une fâcheuse tendance à tuer d'innocentes personnes une fois les pires passages de la Bible lus...

Alors, l'homme continue son chemin, jusque la petite ville de Promise, ou en tout cas jusqu'à la maison d'une petite famille où vivent Jérémie, son épouse Margot et leur petite fille, Rachel. Cette dernière dit avoir été effrayée par une espèce de loup à la lisière de la forêt, ce qui conduit Jérémie à aller y passer quelques heures. L'occasion aussi de laisser Margot réfléchir. Il y a de la tension dans le couple : Margot a fauté avec un homme du village dernièrement...

Alors, Jérémie, avec son cheval, s'enfonce dans la forêt, et finit par y rencontrer le pasteur Laughton. Ce dernier entre d'abord dans la discussion, puis change du tout au tout lorsqu'il aperçoit la photo de Margot sur le médaillon de Jérémie. Ce dernier est tué sans ménagement par la Bête, pendant que Laughton assure avoir trouvé enfin sa promise...

Alors, l'homme arrive à Promise, se montrant charmant et avenant avec tout ou partie de la population. Il parvient même à charmer Margot, qui est encore sous le choc d'avoir perdu son mari, dont on ne parvient pas à retrouver le corps. L'homme gagne ainsi la confiance de Promise, alors qu'il parvient à manipuler les gens, notamment Joe, l'amant de Margot, qu'il a poussé à violer cette dernière notamment. Et puis, il y a Rachel, qui est la seule à rester méfiante vis-à-vis de Laughton. La seule à avoir le ventre qui se noue en sa présence...

Thierry Lamy au scénario et Mikaël au dessin nous présentent ce premier tome de Promise, qui vient à paraître chez Glénat. On se retrouve là à parcourir un livre qui ressemble bien à un western, qui n'a cependant rien à voir avec des séries comme le récent Pinkerton, ou le classique Western. Ici, on ne tire aucun coup de feu : c'est plutôt avec des armes fantastiques que l'on en découd, notamment avec cet étrange animal canin qui est loin de nous dévoiler tous ces secrets.

Ainsi, le personnage principal, ce pasteur du diable, n'a rien à envier à un personnage comme Randall Flagg, le fameux homme en noir que l'on peut croiser dans la plupart des livres de Stephen King. Il y a vraiment de cela dans ce personnage, un peu comme cet être qui arrive dans une petite ville dans le roman Bazaar du fameux King, en promettant monts et merveilles à chacun des habitants, s'insinuant ainsi peu à peu dans le cœur de la ville avant de tout saccager.

Graphiquement, c'est très réussi : les traits sont volontairement très sombres, sur des dessins détaillés et des visages souvent taillés à la serpe. L'ambiance graphique convient en tout cas en tout point à cette histoire, avec l'utilisation de grands aplats de noirs, et une utilisation limitée de couleurs froides, qui renforcent bien évidemment le côté hivernal, comme ce qu'on pouvait croiser dans un livre comme Construire un feu.

Un premier tome parfaitement convaincant donc, qui pose les bases en présentant de manière très judicieuses des personnages déjà parfaitement attachants. Il reste maintenant à attendre la suite !