Ce soir, les Pills d'Istanbul jouent contre Galatasaray. Sur le terrain de basket, Steve Moreira, qu'on surnomme orumcek, l'homme-araignée, fait son show. Malgré sa relative petite taille pour un joueur de basket (moins de deux mètres) il mène le jeu de son équipe et le public le suit. Aussi, personne ne comprend pourquoi son entraineur le met subitement sur le banc de touche. C'est qu'en cette année 2029 le sport est devenu l'activité qui rapporte le plus d'argent, même plus que la drogue, et donc les paris et autres magouilles vont bon train. Qui a pu payer pour que les Pills ne gagnent pas ?
Plus loin, dans les hauteurs de Padenborn, le milliardaire Paul Netter se trouve dans son manoir avec le professeur Mandelberg. Eux aussi visionnent le match de Moreira mais pas pour les mêmes raisons. Mandelberg fait des recherches sur le cerveau et ses propriétés, des recherches financées par Netter qui est au crépuscule de sa vie. Netter est impatient ; il souhaite que les recherches de Mandelberg aboutissent. Et il est question de faire une proposition à Moreira.
Après avoir fait la bringue pour fêter la victoire de l'équipe, Moreira va tomber sur des personnes qu'il aurait mieux valu qu'il ne croise pas. Commence alors un tournant dans sa vie.
Avec Dunk, Denis Robert adapte en bande dessinée son roman éponyme. Nous sommes dans un futur qui ne diffère pas beaucoup de notre présent outre l'argent et le contrôle du monde qui ne passe plus par les mêmes filières. Mais du moment que le contrôle reste toujours dans les mains de ceux qui ont l'argent, peu importe la méthode, non ? Loin d'être une histoire basée sur le basket, comme on s'en rendra compte plus tard, ce sport n'en est pas moins au cur de l'intrigue, du moins pour l'instant. Mais, petit à petit, nous nous dirigeons vers quelque chose de plus politique, de plus scientifique. Nous allons donc quitter les terrains sportifs pour nous diriger vers d'autres strates.
Steve Moreira est le personnage central mais on ne peut pas dire qu'il soit le héros. Il est plutôt balloté à droite et à gauche dans cette histoire, sans avoir de prises réelles sur son devenir. Il n'y a qu'à la fin qu'il prend un peu les choses en main. On le suit donc avec un certain détachement qui pourrait nuire à l'immersion du lecteur dans l'histoire. Heureusement, il y a suffisamment d'éléments pour nous permettre de nous raccrocher à quelque chose. Mais il y a aussi beaucoup de choses à suivre, comme le nombre de personnages. Ça pourrait être aussi un frein.
Pour l'instant, nous avons beaucoup d'éléments qui préfigurent une bonne histoire, à condition qu'elle ne dure pas que deux tomes. Espérons que le temps sera donné à la série de montrer son potentiel, parce qu'il est bien présent.
