Les Chroniques de l'Imaginaire

Le dernier des aigles (Les trois légions - 3) - Sutcliff, Rosemary

Le décurion Aquila est en permission dans la ferme familiale après un an passé au loin. Il redécouvre avec bonheur les paysages environnants et surtout sa jeune sœur Flavia, son insouciance et sa vitalité. Mais le répit est de courte durée car un cavalier arrive et l'informe qu'il doit rejoindre sa troupe. Il quitte donc sa famille sans se douter qu’en réalité, tous les soldats ont été rappelés par Rome et qu'ils se préparent à quitter la Bretagne. Mais Aquila est partagé entre son devoir et sa famille et au dernier moment, il déserte pour rentrer chez lui.

Seulement les évènements se précipitent. La ferme est pillée par les Saxons et tout le monde est tué, à l'exception d'Aquila laissé pour mort attaché à un arbre en attendant que les loups ne le dévorent et Flavia enlevée. Sauvé et réduit en esclavage par un autre groupe de barbares, Aquila se jure de venger la mort de son père.

Le dernier des aigles clôt la trilogie Les trois légions de Rosemary Sutcliff. N'ayant pas lu les deux premiers tomes, je ne sais pas comment il s'intègre dans la série. S'il y a quelques allusions à des évènements passés, ceux-ci ne freinent pas la découverte du volume seul même si je ne doute pas qu'il est préférable de les lire dans l'ordre.

Ici, l'auteur nous offre un roman d'aventure historique ayant pour décor la Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne) à l'heure où Rome l'abandonne, la laissant aux mains des barbares. On suit la vie d'Aquila sur une très longue période, au cœur de temps troublés où les luttes pour le pouvoir se multiplient. Le récit s'axe d'ailleurs principalement sur cet aspect, savoir qui succédera à la domination romaine.

Rosemary Sutcliff est sans conteste très bien documentée (pour une novice comme moi) nous présentant une peinture réaliste de la vie d'un homme à cette époque. Les amoureux d'Histoire, de batailles, d'honneur seront comblés. On a vraiment l'impression de se retrouver plongé à l'heure de la retraite romaine, tant par le décor que par les personnages et leurs réactions.

Mais justement, j’ai trouvé que le récit manquait cruellement de pêche et de modernité. Le personnage principal est terriblement déplaisant, en raison de ses valeurs totalement archaïques à mes yeux. Certes elles se justifient dans la recherche du réalisme mais empêchent clairement un attachement, rendant finalement la lecture ennuyeuse. Il manque un côté humain : la vie quotidienne est très peu abordée et nous assistons surtout aux luttes entre factions barbares pour le contrôle de la Bretagne et à des questionnements moraux masculins dépassés.

Une oeuvre à mi-chemin entre le roman et le cours d’histoire qui manque de modernité et d’un personnage attachant pour rendre la lecture plaisante et captivante surtout vu l'âge du public visé, à savoir onze ans.