Les Chroniques de l'Imaginaire

Vivacia (Les aventuriers de la mer - 1) - Alwett, Audrey & Dimat, Daniela

Althéa Vestrit est dans les cales du navire familial, la vivenef Vivacia, en train de réarranger l'arrimage de la cargaison quand elle se fait convoquer par le capitaine, son beau-frère Kyle Havre. Bien sûr, il ne supporte pas qu'Althéa puisse contrevenir à ses ordres. Et ce n'est pas parce qu'elle est une fille Vestrit que cela change quoi que ce soit. C'est Kyle qui a été nommé capitaine et c'est donc lui qui donne les ordres et personne d'autre. Althéa est consignée dans sa cabine jusqu'à ce qu'ils arrivent à bon port. Et Kyle compte bien faire un rapport à son beau-père pour lui signifier que sa fille n'a aucun respect pour le capitaine, des arguments qui risquent de faire mouche aux oreilles d'Ephron.

Althéa a pris de mauvaises habitudes en naviguant en compagnie de son père. Et elle ne supporte pas de voir son beau-frère, qu'elle n'apprécie déjà pas, prendre le commandement du vaisseau qu'elle considère comme sien. Surtout que Kyle ne comprend rien aux vivenefs et ne semble pas disposer à apprendre. Mais Ephron est malade et ne peut plus prendre la mer. Il a donc dû confier ses affaires à la personne qu'il jugeait la plus apte pour cela. Et ce n'est pas tombé sur Althéa. En tant qu'ainée, sa sœur Keffria doit normalement hériter de Vivacia, mais elle n'a pas passé tous ces mois comme Althéa à arpenter son pont au point de la connaitre par cœur, elle n'a pas senti les pensées de la vivenef qui n'en a plus pour longtemps avant de s'éveiller. Mais les choses sont ainsi, et Ephron n'en a plus pour très longtemps à vivre. Althéa espère qu'elle pourra défendre sa cause avant que tout soit définitivement joué.

J'ai retrouvé dans ce premier tome de l'adaptation de la saga de Robin Hobb tout ce que j'avais apprécié et tout ce que je n'avais pas aimé dans la série. J'avais mis du temps à m'adapter au contexte de l'histoire et j'ai ressenti la même chose ici alors que je connais l'histoire et son aboutissement ! C'est donc que l'épreuve de l'adaptation a été parfaitement passée. J'ai toujours envie de coller des baffes à Kyle Havre qui ne comprend vraiment rien à rien ; Althéa est une fille attachante et on comprend son énervement même s'il lui manque un peu de maturité ; Selden est un gentil garçon mais qui n'a pas la force de se mesurer à son père ; Ronica est une femme brave et digne mais qui, pour sauver les apparences, va faire des concessions qu'elle regrettera sans jamais le dire. Bref, tous ces éléments, tous ces personnages, sont présentés avec soin.

Le dessin de Daniela Dimat est de bonne qualité. J'aurais vu quand même un trait un peu plus fin, plus délicat, pour représenter cette série qui se passe pour partie dans un monde de convenances étudiées. L'essentiel est pourtant là, mais il y a quand même un petit regret de ce côté.

Pour l'instant, cette adaptation tient quand même ses promesses. Nous entrons de plein pied dans le monde des Premiers Marchands de Terrilville et ça ne fait que commencer.