Ils sont nombreux à penser que Blanche d'Entremonde n'a pas survécu à la trahison de sa propre famille. On prépare ainsi le couronnement d'Ogier, le frère bossu de Blanche, qui hait d'ailleurs particulièrement sa sur. Mais c'est là une bien grave erreur d'enterrer les morts en avance. Il commence à se murmurer que l'ancienne Reine est encore en vie ! Pour cela, Ogier et sa mère paient des gens pour en avoir le cur net...
Blanche a effectivement survécu. Et déjà, elle prépare sa vengeance ! D'abord, elle retrouve Maldoror. Le seigneur des enfers ne peut plus rentrer dans son royaume, depuis que Miranda a pu y entrer, montant la tête de sa petite sur. Et Maldoror a également une sacrée faiblesse envers Blanche. Il l'aime de plus en plus, et cet amour l'éloigne justement de son royaume.
Pourtant, Blanche souhaite que son nouvel aimé, physiquement transformé, reconquiert son peuple, afin de l'aider à reconquérir le royaume que la trahison de ses proches lui a enlevé ! L'occasion serait belle pour elle de se venger. Et puis, deux êtres qui ont été bannis de leurs camps respectifs, aussi différents soient-ils, sont bien faits pour s'entendre, non ?
Alors, Maldoror va ruser, avec l'aide d'Horibili, un drôle de petit personnage qui vit dans le monde du dessus depuis pas mal d'années maintenant. Horibili est parvenu à s'enfuir des enfers sans passer par la grande porte. Lui seul connaît donc un autre chemin, qui permettra à Maldoror de retourner dans son royaume malgré les blocages de la porte principale. Par ailleurs, cet Horibili, un peu sorcier de son état, a tout de même concocté une potion qui fait un peu perdre la tête à la mère d'Ogier et Blanche. Cette dernière a des lubies étranges, qui font perdre un temps précieux à son camp. Un temps que Blanche, elle, met bien à profit...
Nous en sommes ici au second tome de Sortilèges, une série que l'on doit à Jean Dufaux, que l'on ne présente plus, et dessiné par Munuera, un auteur espagnol qui est passé par l'école Spirou pour son trait si fin. C'est chez Dargaud que cette série paraît, et en premier lieu, on est frappé par la beauté de la couverture, comme cela avait déjà été le cas avec le premier tome. Le dessin de Munuera est superbe de finesse, et il se suffit presque à lui même pour susciter l'évasion du lecteur.
Par ailleurs, toujours au niveau graphique, les couleurs que l'on doit à Sédyas sont tout bonnement magnifiques. Cela explose d'effets, de jeux d'ombres et de lumières sur bien des planches. Un travail d'orfèvre qui n'altère en rien le trait de Munuera, qu'une série en noir et blanc comme Le signe de la Lune a déjà tant permis d'admirer.
Au niveau du récit, on oscille entre humour (avec des personnages secondaires et des dialogues assez drôles) et quelque chose de bien plus sombre et sérieux. De quoi éprouver des émotions différentes et contradictoires avec ce second tome.
Une très belle série en tout cas, à côté de laquelle il sera bien difficile de passer !