Nicolas Lash recherchait Josephine partout. Elle l'obsédait. Pourtant, il avait conscience que cette obsession ne mènerait certainement à rien du tout. Comment une femme aperçue seulement quelques minutes et avec laquelle on avait eu un accident pouvait vous hanter de la sorte ? C'est une question à laquelle Nicolas savait ne pas pouvoir répondre, même s'il avait pleinement conscience que c'était pure folie. Puis il y eut Mark Garvin, un enquêteur privé qui avait découvert l'existence d'un coffre ouvert par Dominic Raines. Un coffre dont le contenu appartenait maintenant à Nicolas. Garvin donnerait les informations nécessaires à Nicolas contre dix pour cent du contenu du coffre. Mais quand ils se rendirent à la banque, ils virent que le coffre était vide. Apparemment Garvin avait déjà amené une femme ici, une semaine auparavant. Sauf qu'il n'en gardait pas le moindre souvenir. Mais Josephine, car il ne pouvait s'agir que d'elle, n'était pas la seule à avoir découvert le secret de ce compte ; les hommes de l'ombre avec le crâne rasé, le chapeau melon et les lunettes rondes attendaient Nicolas. Les mêmes hommes qu'il avait dû fuir avec Jo !
Bien des années avant, à la fin des années 70, Miles était un acteur plutôt raté. Tout ce qu'il souhaitait ce soir-là c'était trouver de quoi planer et faire la fête. Il voulait retrouver Suzy Scream. Mais elle avait été prise dans les filets de l'Église de la Méthode, une secte obscure donnant parfois des soirées aux tendances perverses. Miles allait bien trouver Suzy, mais elle était en sang. Blessée mais couverte aussi du sang de deux types qu'elle avait massacrés. Et il y avait un film projeté sur un écran, un film compromettant et déviant, que Miles allait prendre avec lui. Il fit sortir Suzy de cet endroit et, en passant dans une propriété de manière illégale, tomba sur une autre femme qui, étrangement, les accueillit. Elle s'appelait Josephine.
Deuxième tome de Fatale et Ed Brubaker continue de brosser le portrait de cette femme intrigante qu'est Josephine. Qui est-elle ? D'où vient-elle ? Que veut-elle ? Il est encore bien difficile de répondre à ces questions. Mais une chose est sûre : cette femme est envoûtante et a encore des choses à nous faire découvrir. Cette fois, c'est Miles qui va tomber dans ses filets. Pourtant, elle n'avait rien calculé. Mais il s'avère qu'il connaissait l'Église de la Méthode et Josephine avait des affaires en cours avec eux.
Nous naviguons dans les époques, entre les personnages. Le fil rouge reste l'histoire avec Nicolas Lash mais ce tome se concentre sur Miles la plupart du temps. La narration fonctionne une nouvelle fois comme au cinéma et la voix off est encore très utilisée. Les petits détails sont soignés, même s'ils n'amènent à rien parfois. Mais c'est aussi ce qui donne du poids à un récit, les petits rien qui font tout.
Sean Phillips assure une nouvelle réalisation dans son style vivant et encré. Ses visages ne sont toujours pas égaux entre les cases, ce qui est parfois pénible dans la lecture. Pourtant, dans son ensemble, son style est bon. Mais voir Josephine mal dessinée par moment alors qu'elle est censée être l'archétype de la femme fatale, ça passe mal. Ça n'empêche pas d'apprécier la lecture mais ça met quand même un point noir dessus qui ne devrait pas être là.
Un polar à l'ancienne teinté de fantastique qu'il faudra relire d'une traite à la fin pour être certain de ne pas louper certains éléments qui font le lien entre les tomes.